Plaidoyer pour un partenariat stratégique

Lors d'une conférence-débat qu'il a animée, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, sous l'intitulé « Les relations algéro-espagnoles dans le contexte euro-méditerranéen », l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, Mohamed Haneche, a déclaré que pour la première dans l'histoire, l'Espagne est devenue le premier partenaire commercial de l'Algérie, à la faveur d'un volume d'échanges de quelque 15 milliards de dollars, après avoir été, en 2011, le premier investisseur étranger. En présence de l'ambassadeur d'Espagne à Alger, et le secrétaire général du MAE, Brixi, Haneche a indiqué que l'Algérie est le premier fournisseur de l'Espagne en gaz à hauteur de 50%, grâce aux deux gazoducs (GME et Medgaz) liant les deux pays, sans parler du projet du gazoduc afro-européen (50 millions m3/an). « Le domaine énergétique demeure le socle de notre partenariat qui va se renforçant et s'étendant à d'autres secteurs », observe le diplomate, en mettant l'accent sur la présence en force des entreprises espagnoles en Algérie notamment celles ?uvrant dans les domaines de la construction, l'équipement, l'agroalimentaire, du tourisme, des PME, des énergies nouvelles et renouvelables. Pour Haneche, l'excellence des relations entre les deux pays est le fruit d'un long processus politique pensé, réfléchi et engagé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui en, 2002, avait signé avec l'ancien président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, un traité de partenariat stratégique. Une dynamique qui s'est traduite par la multiplication de rencontres, à l'image du sommet annuel réunissant les responsables des deux pays, la signature d'une dizaine d'accords et autres protocoles liés à ce cadre de coopération que ce soit dans le domaine de la défense et de sécurité, la coopération judiciaire et consulaire, les transports aérien et terrestre, ainsi que les échanges et les visites des responsables des deux pays. « Pour l'Algérie, le partenariat avec Madrid est stratégique et prioritaire », assure l'ambassadeur, en évoquant un avenir davantage prometteur se traduisant également par le renforcement des échanges dans les domaines culturel et social. « L'enseignement de la langue espagnole dans les universités d'Oran, Tlemcen et Mostaganem est assuré à travers tous les paliers », soutient Haneche. Sur le plan multilatéral, plus précisément euro-méditerranéen, la coopération entre les deux pays date des années 90 notamment dans le cadre des pays 5+5, le processus de Barcelone, le forum méditerranéen, le dialogue méditerranéen de l'Otan, l'Union pour la Méditerranée, un projet, rappelle-t-il, qui peine à prendre forme du fait des crises qui secouent aujourd'hui plusieurs pays arabes d'une part, et la crise économique en Europe de l'autre. Pour sa part, le SG du ministère des Affaires étrangères a mis l'accent sur la constance, la crédibilité et l'efficacité de la diplomatie algériennes en évoquant, à titre d'exemple, l'accueil, par Alger, de la prochaine conférence des pays non-alignés. Sur la question du Sahara occidental, Brixi a rappelé la position de l'Espagne basée sur les résolutions internationales garantissant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination.