Algérie

Plaidoyer pour un championnat professionnel au long cours



Je l'ai écrit sous Diabi, sous Kezzal, sous Raouraoua, sous Zetchi et je le rappelle sous Amara , la FAF fait toujours du changement du système de compétition sa première priorité alors que tant d'autres tâches urgentes sont repoussées aux calendes grecques. C'est son dada car, à chaque arrivée d'une nouvelle équipe, on se précipite sur les projets de refonte de l'organisation des compétitions, comme s'il n'y avait rien d'autre à faire !Depuis la fin des années soixante, et alors que la Une semblait se stabiliser avec 16 équipes, la FAF ne trouva jamais la formule idéale pour la Deux ! Elle opta tantôt pour un seul groupe, tantôt pour deux, parfois même trois. Puis, une nouvelle fédération revient à un seul groupe, avant le prochain changement de direction de la FAF où l'on ne trouvera qu'un seul groupe est une très mauvaise idée. Retour à deux poules. Mais très vite, une nouvelle équipe aura à coeur de mettre sur la table la formule idéale : trois groupes ou rien ! C'est ainsi que toute l'énergie des responsables du football a été aspirée par ces réunions marathons consacrées au système de compétition.
Retour à la première division. En 2020, le Championnat national professionnel fut organisé avec 20 équipes. Ce fut la plus belle saison depuis belle lurette. CRB et MCA arrivent en quarts de finale de la Champions League. Cela n'était pas arrivé depuis longtemps. Quant à la JSK, elle rata de près la victoire en finale de la Coupe de la CAF ! Et ce n'est pas fini : notre équipe nationale locale U 20 joua également la finale de la Coupe arabe ! Ce fut aussi la plus belle saison pour les joueurs locaux devenus une référence en Europe et dans le Golfe arabe. Tant de transferts le prouvent !
Quant au niveau de jeu et sans atteindre les sommets, il fut généralement appréciable avec des améliorations notables dans l'organisation tactique et une meilleure condition physique. Pourtant, les critiques fusent de toutes parts : c'est intenable ! 20 clubs, c'est l'enfer ! Il faut savoir : ou nous voulons aller au professionnalisme qui suppose le haut niveau de performance avec une maîtrise tactique et technique sur le long terme, un banc de touche bien rempli et un physique irréprochable ou nous continuerons à préférer le bricolage avec des formules proches de l'interquartier, par peur de l'endurance et des grands défis ' Comment atteindre les objectifs du vrai professionnalisme si nous passons notre temps à vouloir épargner nos joueurs, pas toujours «prêts», encore «fragiles» et à les chouchouter en rallongeant leurs vacances et leurs... indemnités ' Seraient-ils donc fous, ces clubs anglais et français qui jouent 38 rencontres en championnat et plus encore dans les coupes nationales et les compétitions européennes ' N'est-ce-pas vers ces objectifs que nous préparons nos équipes de l'élite ou allons-nous continuer à les considérer comme incapables d'égaler les prouesses des pros européens ' Les objectifs minimalistes n'ont jamais permis de s'élever. En sport et dans tous les domaines.
Le Championnat professionnel ne peut être performant que s'il maintient un rythme de croisière mettant à l'épreuve les capacités physiques des joueurs et l'aptitude des entraîneurs à maîtriser la préparation et le timing des compétitions. Si nous arrivons à atteindre ces objectifs, en assainissant l'environnement des clubs et en assurant une rentabilité économique par le remplissage des stades, le sponsoring et la publicité des entreprises locales autour des terrains, nous aurons fait un grand pas vers la renaissance de notre football qui pourrait enfanter tout seul, et à partir de nos stades, d'autres Mahrez, Benrahma, Benacer et Ouanes.
M. F.


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