Algérie

Plaidoyer pour le séquençage du variant circulant en Algérie



Alors que la vaste opération de vaccination contre la Covid-19 devrait être lancée la première quinzaine de février, des épidémiologistes et autres spécialistes en maladies respiratoires avertissent sur l'urgence de cette vaccination pour de multiples raisons.Le professeur Salah Lellou, pneumologue de l'EHU 1er-Novembre d'Oran, est parmi ces médecins qui affirment clairement que "c'est la course contre la montre pour vacciner le maximum de personnes avec pour objectif d'arriver à une protection contre les formes graves du Sars-CoV-2 et une immunité collective espérée.
Mais surtout pour diminuer l'apparition du mutant avant qu'il ne devienne plus prépondérant dans la population". C'est la crainte agitant le corps médical dans nos hôpitaux : les risques de voir le variant anglais et celui d'Afrique du Sud se propager en Algérie avec les conséquences qui en découleront.
Ce variant, ajoute notre interlocuteur, "s'avère maintenant plus virulent que ce qui avait été dit. En Angleterre, le constat a été fait qu'il est très sévère et entraîne des mortalités plus importantes chez les sujets de plus de 60 ans". Même analyse et constat chez les épidémiologistes à l'image du Pr Kadir Mohamed Yazid qui rappelle que "le variant de Grande-Bretagne est responsable de 15 décès pour 1 000 contaminations, alors que l'ancienne souche provoquait 10 décès pour 1 000 contaminations".
Mais ce dernier estime que c'est le variant sud-africain qui est à craindre car il semble résister au vaccin et des études ont montré encore qu'il y a des réinfections après la vaccination. Quant à l'importance du séquençage du génome Sars-CoV-2, l'épidémiologiste est très clair : "Le séquençage ne se fait quasiment pas en Algérie, il n'y en a eu que quatre et le dernier date de mars 2020, cela peut se vérifier dans la banque mondiale de séquençage.
Il aurait été intéressant de séquencer dans les stratégies de tracing et de tests à grande échelle", poursuit le professeur en exprimant son scepticisme sur les chiffres de l'épidémie. Car l'intérêt du séquençage est d'adapter la gestion de la pandémie : "On pourrait mieux cibler les groupes de populations qui doivent être mieux surveillés. C'est aussi la problématique du déconfinement, il faut tracer et séquencer ou sinon, cela ne sert à rien... Cela permet également de mieux organiser les soins sur le plan matériel et humain."
Le pneumologue Salah Lellou rejoint son collègue sur cette question du séquençage du génome Sars-CoV-2, son importance dans la gestion de la pandémie et la conduite à tenir envers la population. Tous deux s'accordent à dire que l'absence de séquençage en Algérie doit inciter encore plus "au respect des gestes barrières, au port de la bavette, à éviter les endroits confinés où se trouve trop de monde et à aérer les espaces clos en souhaitant que la vaccination couvre les variants circulant en Algérie".
Des biologistes expliquent que les tests PCR spécifiques donnent une indication de la mutation ou non, puisqu'ils peuvent détecter trois régions différentes du génome viral. Si une région est négative, c'est qu'il s'agit probablement d'un variant, d'où la complexité de la situation et d'avoir les bonnes réponses.

D. L.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)