L'Association
nationale des anciens condamnés à mort a demandé une nouvelle fois hier, au
gouvernement, de décréter le 19 juin, «Journée nationale des anciens condamnés
à mort». Le 19 juin est la date de l'exécution du Chahid Ahmed Zabana, premier
martyr guillotiné dans la prison de Serkadji.
Une revendication
exprimée hier par Mustapha Boudina, président de l'Association des anciens
condamnés à mort, dans son allocution d'ouverture du 3è Congrès de
l'association.
Cité par l'APS,
M. Mustapha Boudina a appelé le gouvernement, les instances et les associations
à «reconnaître la date du 19 juin 1956, Journée nationale des anciens condamnés
à mort et à la célébrer en lui conférant une symbolique nationale». M. Boudina
a relevé dans ce même ordre d'idée la nécessité de conférer une «dimension
profonde» à la célébration de cette journée, «à la mesure de ceux qui se sont
sacrifiés pour que vive l'Algérie libre et indépendante». Le ministre des
Moudjahidine, M. Mohamed Cherif Abbas, a de son côté affirmé la nécessité
d'expliquer à l'opinion publique «le rôle des juges français dans l'effusion de
sang des innocents, en Algérie, en rendant des jugements abusifs sans en
référer aux considérations humaines ou morales». «Nous n'avons pas suffisamment
abordé cet aspect, celui d'une justice faite sur mesure, partiale et aux
positions pré-établies sans précédent dans l'histoire comparée - à l'exception
de ce qui se passe actuellement en Israël - et où pour la première fois, tout
un peuple était devenu coupable ne bénéficiant d'aucune preuve d'innocence»,
a-t-il ajouté.
Pour M. Abbas,
«la guillotine restera un des témoins à charge contre la France qui n'avait
apporté ni bienfaits ni civilisation dans aucune de ses colonies, bien au
contraire». Pour sa part, le ministre de la Solidarité nationale, de la famille
et de la communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbas, a affirmé que
cette catégorie qu'il a appelée «les martyrs vivants» demeurera «une source de
fierté» pour tout le peuple algérien et sera à jamais, «symbole de la
révolution et du militantisme», menés par le peuple algérien durant 132 ans,
contre la plus puissante force coloniale de l'époque.
Il a annoncé par
ailleurs, que la demande de l'Association des condamnés à mort pour leur
classement dans la catégorie des «cadres supérieurs de l'Etat» est en cours
d'examen, soulignant que cette demande est «ancienne et légitime», M. Ould
Abbas a rappelé qu'il oeuvre aux côtés du ministre des Moudjahidine, Mohamed
Cherif Abbas, à soumettre un projet au président de la République, Abdelaziz
Bouteflika, et au Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, sur cette demande,
souhaitant que cela «aboutisse dans les plus brefs délais».
A noter enfin que
ce troisième Congrès national de l'Association des anciens condamnés à mort a
été baptisé du nom de la moudjahida feue Baya Hocine, première algérienne
mineure condamnée à mort à l'âge de 16 ans.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com