Algérie

Plaidoyer pour la redynamisation du sport de masse Il fut autrefois un vivier pour les clubs béjaouis



La pratique sportive, de par son importance pour la santé, n'est pas l'apanage exclusif des athlètes professionnels. Tous les médecins conseillent à leurs patients de faire de l'exercice physique pour prendre soin de leur corps, en se faisant plaisir du coup. Certaines familles aisées disposent à domicile d'une salle spécialement aménagée à cet effet. Dans les couches moins nanties, on a tendance àprogrammer des séances de sport régulières. En ville, des salles spécialisées offrent des services divers dans ce sens. Dans la zone rurale, la nature se prête parfaitement au jogging et à la promenade dans les bois. Cependant, cette culture du sport n'est pas
suffisamment développée faute d'initiatives. Comme il s'agit d'une question de santé publique, les autorités locales devraient en principe s'y intéresser. La mairie a un grand rôle à jouer pour «redynamiser» et promouvoir le sport de masse. Durant les années 1970 et 1980, toutes les circonscriptions de la wilaya de Béjaïa avaient chacune son cross annuel. Les écoliers, les lycéens et les jeunes de manière générale sont conviés à chaque printemps (mars/avril) pour des courses à pieds. Même modestement gratifiés, les lauréats sont toujours glorifiés et salués. On classait les coureurs selon leur âge (minimes, cadets, junior ou seniors) et on établissait des parcours pour chaque catégorie (4, 6, 8 ou 10 kilomètres). Le jour j, tous les services municipaux se mobilisaient pour encadrer la manifestation. Les organisateurs déployaient des observateurs à tous les coins du parcours pour déjouer toute tentative de tricherie. La polyclinique du coin dépêchait une ambulance pour accompagner la compétition. A l'arrivée, les familles et la population applaudissaient fortement les champions. Le maire et ses collaborateurs remettaient, en guise de cadeau, des tenues de sports aux lauréats. Un
survêtement pour le premier et des T-shirts pour les deux autres places du podium. Pour l'époque, c'était des présents motivants qu'on enfilait sur place avec fierté !
La course alimentait, ensuite, la chronique locale durant des jours. En période de vacances estivales, la mairie organise des tournois interquartiers de football, de volley-ball ou de tennis de table. Chaque cité ou village se faisait un honneur de présenter sa sélection et de l'encourager de toutes ses forces. Le tournoi durait 15 à 20 jours et les petits terrains communaux connaissaient, alors, une
animation extraordinaire. Les clubs locaux profitaient de ce type d'initiatives pour incorporer les jeunes talents qui en émergeaient. C'était un vivier généreux pour toutes les disciplines. Cette belle tradition a complètement disparue de nos jours.
Les Conseils communaux des sports ne font plus rien, si ce n'est le partage des subventions à quelques associations toutes aussi paresseuses. Il est impératif de relancer le sport de masse qui s'adresse au plus grand nombre et créent forcément de charmantes ambiances. Actuellement, on peut y ajouter le baby-foot, le jeu d'échecs'Dans le sport de masse, le résultat importe moins que la joie de participer, et il n'est pas rare que de grands champions s'alignent au côté des anonymes, pour le plaisir uniquement. Les populations y trouvent aussi une belle occasion pour sortir du ronron habituel.
K. A.


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