Algérie

Plaidoyer pour la pénalisation de la non-dénonciation



«Les professionnels de la santé ne signalent pas les cas d'abus sexuel sur enfant parce que c'est une obligation morale et non pas pénale», regrettent les membres de ce collectif lors d'une conférence-débat organisée, hier, au forum d'El Moudjahid. De plus, «l'ambiguïté de la loi portant sur le signalement et le secret professionnel empêche les professionnels de la santé d'agir», estiment-ils. Ce collectif constitué du réseau Nada, du réseau Wassila et de SOS villages d'enfants plaide pour «l'adoption d'une loi obligeant toute personne témoin d'une agression sexuelle contre un enfant de le signaler aux autorités compétentes et appliquer le délit de non-assistance à  personne en danger à  toute personne qui enfreint ladite loi». Cette loi portera également sur la protection des témoins dénonçant ces abus, rassure M. Arab du réseau Nada. «C'est un mécanisme global dans l'environnement de la protection de l'enfant», ambitionne-t-il. «Nous devons rompre le silence de la loi et la loi du silence», martèle Mme Ami Moussa, membre du réseau Wassila, qui souligne que les enfants victimes d'abus sexuel sont d'abord victimes des traditions caractérisant la société algérienne. «Quand l'agresseur est un membre de la famille, le parent de la victime refuse de porter plainte par peur d'exploser la famille», dénonce Mme Ami Moussa. Le problème du signalement est lié non seulement à  l'absence de loi obligeant les citoyens témoins de dénoncer l'auteur d'abus sexuel, mais aussi au poids des traditions. Ces dernières imposent une conduite aux parents. Lesquels font tout pour sauver l'honneur de la famille au détriment de l'enfant victime. Conséquences ' La réparation des préjudices est délaissée. D'une part, parce que les parents gardent le silence sur ce qui est arrivé à  leur enfant,  d'autre part, parce que «les professionnels qui ont des rapports directs avec l'enfant victime sont peu formés et informés», révèle M. Arab. Ce dernier appelle à  l'ouverture d'un débat social ainsi que des tribunaux spécialisés dans les affaires d'enfants.


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