CasablancaDe notre envoyé spécialLes médias sont l'une des sphères sur lesquelles compte l'ONG britannique Media Diversity Institute (MDI) à travers lesquels doivent se projeter toutes les réalités sociales diversifiées. Les journalistes doivent assumer une responsabilité citoyenne pour faire en sorte que cette représentation soit la plus équilibrée et la plus juste possible. Un thème qui a été largement débattu par un panel de journalistes, universitaires et militants de la société civile issus de cinq pays d'Afrique du Nord et du Sahel, qui se sont réunis, hier à Casablanca, lors d'une conférence régionale de lancement d'un projet coopératif intitulé «Voix inclusives» dédié au Sahara et au Sahel.La rencontre était organisée par MDI, qui milite pour la promotion d'un journalisme diversifié et équitable, qui se veut une alternative de lutte contre toute forme de propagande prônant la haine, le racisme et l'exclusion. Pour ce faire, cet institut assure notamment des formations au profit des journalistes, des militants de la société civile et des acteurs issus d'instances gouvernementales. «Tous les citoyens doivent jouir du droit à l'expression, quelle que soit leur appartenance religieuse, ethnique et culturelle», a souligné Milica Pesic, directrice exécutive du MDI.Parmi les actions figure notamment un projet de lancer une agence de presse électronique (www.dune-voices.info) dont le but est de fournir du contenu aux médias du Mali, d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et de Mauritanie. Un métissage entre le journalisme professionnel et citoyen. Parmi les recommandations de ce séminaire figure, par exemple, la création de radios locales dans cette vaste région du Sahara et du Sahel. «On ne parle de l'Afrique que quand il y a de la violence et des massacres. Pourtant, il y a des bonnes choses qui se passent dans cette vaste région du monde», explique Dominique Thierry, directeur de programme au MDI.Cette conférence, qui a vu la participation de Hema Kotecha, conseillère régionale sécurité en Afrique du Nord à l'ambassade du Royaume-Uni en Tunisie, a abordé des questions liées aux défis de la paix au Sahara et au Sahel, animées par le professeur Khalid Cheghraoui (chercheur à l'Institut des études africaines du Maroc) et Néné Traore Konate de l'Institut malien de recherche Action pour la paix. De son côté, un juriste mauritanien a plaidé en faveur «de la multiplicité ethnique et culturelle dans le paysage médiatique».Un plaidoyer partagé par Mourad Sellami, correspondant d'El Watan en Tunisie, qui assure la mission de rédacteur en chef du projet MDI. «Les médias ont la responsabilité de rendre visibles les transformations sociales liées à la diversité et non pas de se limiter à diffuser la vision d'un Etat central qui prône l'homogénéisation des identités faite d'une culture dominante et le déni de la diversité», a souligné Ahmed Assid, membre de l'Institut royal de la culture amazighe au Maroc.Un atelier a été consacré aux défis à relever pour couverture médiatique diversifiée du Sahara, qui a vu la participation de Ghada Hamrouche de Huffington Post, (rédactrice MDI-Algérie) et de Mechri Ould Rabbany (rédacteur MDI-Mauritanie). Un autre atelier a permis de lancer des réflexions sur les thématiques transnationales (socioculturelles, économiques, environnementales, religieuses, conflits et sécurité), animé entre autres par Houria Alioua, chef du bureau d'El Watan à Ouargla.Une série d'actions a été annoncée à l'issue des travaux ; il s'agit notamment de l'organisation de sessions de formation au profit des journalistes à travers les pays d'Afrique du Nord et du Sahel.
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Posté Le : 15/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Cherif Lahdiri
Source : www.elwatan.com