Le peintre français Eugène Delacroix (1798-1863), a été revisité, mais surtout fait l'objet d'une juste réhabilitation par une historienne de l'art, Malika Bouabdellah-Dorbani, ancienne conservatrice du Musée national des Beaux-Arts d'Alger, et actuellement collaboratrice scientifique au musée du Louvre, à Paris.
Cette dernière, invitée par l'institut français de Constantine (IFC) a livré, récemment, à l'école régionale des beaux-arts, une brillante analyse de la célèbre toile de ce grand peintre romantique français, réalisée en 1834, Femmes d'Alger dans leur appartement-, qui se trouve aujourd'hui au Louvre. Sur la base de documents d'archives, de notes manuscrites du peintre, de correspondances et diverses études, la conférencière a démontré l'extrême rigueur de ce travail, la précision des observations de l'artiste en matière d'architecture, de vêtements, de mobilier, de motifs décoratifs, d'attitudes, etc. «Je voudrais montrer Delacroix et Femmes d'Alger dans leur appartement, ni dans le contexte historique ni dans le cadre d'une relecture d'aujourd'hui en tant que femme algérienne.
Cette 'uvre a le droit d'exister par elle-même», a précisé Malika Bouabdellah, qui a rappelé combien cette 'uvre fut, à quelques exceptions près - surtout des peintres- mise à mal par la critique dès sa présentation au Salon, et combien encore aujourd'hui son interprétation est sujette à polémiques, notamment suite aux écrits et analyses d'Edward Said sur l'orientalisme, qui a jeté le discrédit sur cette 'uvre en la qualifiant injustement de «colonialiste». «Je suis comme la cire qui fond devant quelque chose d'intéressant», dira l'artiste lui-même face à ce qu'il découvre au Maroc et à Alger. Cette 'uvre qui clôt un parcours personnel, a ouvert la voie à d'autres artistes, et non des moindres, comme Picasso en 1955 ou Roy Lichtenstein en 1963.
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Posté Le : 17/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farida Hamadou
Source : www.elwatan.com