Plaidoyer pour des alternatives à l'emprisonnement

Le ministère de la Justice travaille à élargir le champ d'application des peines alternatives à l'emprisonnement. Tayeb Louh affirme que les textes actuels limitent quelque peu le recours à ces dernières. Actuellement, moins d'une vingtaine de détenus bénéficient du bracelet électronique.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ne dérogeant pas à la règle, le garde des Sceaux a dressé un bilan des plus satisfaisants de la réforme de la justice. Cette dernière, dit-il, a permis de réduire la criminalité de 34%.
Tayeb Louh s'exprimait à l'ouverture d'une conférence consacrée à la problématique des peines alternatives. Il dira à l'occasion que son département travaillait à élargir les domaines d'application de ces dernières en révisant les textes. Le bracelet électronique constitue déjà une alternative à la détention préventive, les juges d'instruction y ont recours, dit-il, alors que le juge d'application des peines peut substituer la peine d'emprisonnement par le bracelet électronique. Seule une vingtaine de détenus en sont actuellement équipés. Ce n'est pas le seul substitut à l'emprisonnement puisque des détenus bénéficient de la semi-liberté alors que d'autres font du travail d'intérêt général.
Le garde des Sceaux affirme également que l'humanisation des prisons était un des axes prioritaires de la réforme. Entre et 2018, 7 317 détenus ont pu obtenir leur baccalauréat alors que 17 812 autres ont réussi l'examen de passage du cycle moyen au cycle secondaire alors que des milliers sont en formation professionnelle. Pour Tayeb Louh, la réforme qui a débuté il y a une vingtaine d'années était axée sur «le respect des droits de l'Homme» et sur l'application de la loi et son respect par tous.
L'emprisonnement à lui seul, dit-il, a prouvé ses limites. L'éloignement du détenu de sa famille et la coupure brutale avec la société n'est pas toujours la meilleure des solutions, d'où, dit-il, la nécessité de «sortir des schémas traditionnels» puisque la punition ne doit pas avoir pour seule vocation l'exclusion mais porter également l'espoir d'une réintégration possible.
N. I.