Plaidoyer en faveur des éleveurs

Dans un entretien accordé à la chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le président du Cnil (Conseil national interprofessionnel du lait), Mahmoud Benchekor, a déclaré que l'objectif de l'autosuffisance en production de lait peut être atteint en 4 ou 5 ans pour peu que certaines mesures soient appliquées pour rendre disponible l'eau et pour développer les cultures fourragères.
Il demande aux pouvoirs publics de soutenir la culture fourragère. Il estime que la production laitière passe par l'intensification des cultures fourragères à haut rendement, telles que le maïs et la luzerne ce qui contribuerait à diminuer le coût de revient à la production du litre de lait. Il souligne la nécessité de développer l'investissement au profit des cultures fourragères : mobilisation des moyens d'irrigation, développement des semences fourragères, contrats de performances pour les cultures, électrification des zones d'élevage, facilitation de l'accès aux terres agricoles en concession au niveau du sud et l'amélioration génétique des troupeaux. Il s'est fait l'avocat des éleveurs, le métier le plus pénible, dit-il, dans l'agriculture. Il exige une disponibilité permanente et une présente sur le terrain. Il cite, à titre de comparaison, la céréaliculture qui peut être pilotée à partir de la ville avec deux ou trois déplacements sur le site dans l'année. Il demande aux pouvoirs publics d'aider les éleveurs à moderniser leur activité et à investir, ce qu'ils ne pourraient pas faire avec leurs seuls revenus. L'impact du changement climatique pénalise l'élevage avec notamment un été qui se prolonge et gêne l'activité. Il confirme que grâce à la mise en place du dispositif de collecte, la quantité de lait collectée est passée de 250 millions de litres à 700 millions litres actuellement. Il souhaite que le dispositif d'aide et de soutien à la filière lait soit renforcé. Il salue l'effort des collecteurs qui vont chercher le lait très loin parfois, dans des endroits où il n'y a pas de pistes pour y arriver ni électricité pour la conservation du lait à la bonne température. Ils ont une prime de 5 DA par litre de lait collecté. Les autres maillons (éleveurs et transformateurs) également reçoivent une prime d'encouragement. Par ailleurs, le président du Cnil fait savoir que les procédures d'octroi des crédits au profit des intervenants dans la filière lait sont facilitées. Il note un retour des éleveurs vers cette activité. Les professionnels de la filière vont faire monter des propositions des comités régionaux au comité national en prenant en compte les spécificités locales.