Algérie

Plaidoyer en faveur de la micro-assurance



La micro-assurance, destinée aux populations à faibles revenus n'ayant pas accès à des services d'assurance classique, est inexistante en Algérie en dépit d'un marché à fort potentiel.Ce constat a été dressé hier à Alger par les participants aux matinales du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), placées sous le thème «La micro-assurance : l'inclusion des plus vulnérables». «La micro-assurance est mal connue dans le pays, alors que le marché d'assurance est insuffisamment couvert. Pourtant, il y a un énorme gisement», a affirmé Ahmed Hadj Mahammed, vice-président de GAM Assurances. Alors que le taux de pénétration de l'assurance représente 0,70% du PIB en Algérie, contre 3% au Maroc, environ 95% de la population rurale algérienne demeurent non assurés, a-t-il relevé, ajoutant que ces populations constituent autant de cibles pour la micro-assurance, dont le développement passe par la micro-finance. La micro-assurance devrait aussi être adossée au Takaful afin de répondre aux besoins d'une population musulmane soucieuse de préserver les principes de sa foi, a noté le vice-président de GAM Assurances, relevant que de nombreux pays en développement ont adopté, à large échelle, ce type d'assurance.
En Algérie, le développement du micro-takaful nécessite en revanche le soutien de l'Etat durant une certaine période, à travers la subvention des primes d'assurances des populations vulnérables, l'actualisation de la réglementation du secteur des assurances de façon à y intégrer une nouvelle catégorie de produits de micro-assurance présentant un risque systématiquement inférieur, l'instauration de l'assurance indicielle en risques agricoles, l'avènement d'une nouvelle réglementation en assurance Takaful et la coexistence de la branche micro-assurance vie et dommages avec l'une des branches au sein d'un même assureur, selon Ahmed Hadj Mahammed. Pour sa part, Mahrez Aït Belkacem, juriste et membre du Care, a affirmé que plusieurs facteurs militent en faveur de l'introduction et de la généralisation de la micro-assurance. Il s'agit, entre autres, du déclin du salariat traditionnel et du développement de la micro-entreprise de manière inversement proportionnelle au salariat. «La Casnos ne constitue pas une alternative à ce type de catégories», explique-t-il.
Une étude réalisée par le ministère de la PME en 2013, supportée par la coopération allemande GIZ, recommandait la faisabilité rapide d'une introduction de la micro-assurance, à condition que plusieurs départements ministériels et organismes concernés mettent la main à la pâte. «Ladite étude dort toujours dans les tiroirs du ministère», a-t-il déploré. Interrogé sur la faisabilité du lancement de la micro-assurance, Hassen Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, a souligné que les compagnies d'assurances sont disposées à se lancer dans ce créneau mais il faut que les conditions de rentabilité soient réunies.


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