Plaidoyer d'un parlementaire européen pour une transition démocratique dans le calme

Les peuples doivent 'uvrer pour consacrer la démocratie et les droits de l'Homme et réfléchir à opérer une "transition politique dans le calme et le dialogue pour préserver leur stabilité", a plaidé, jeudi à Alger, le président de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (PE), Hannes Swoboda.
"On peut arriver au changement, sans provoquer l'instabilité et l'anarchie. Il faut privilégier le dialogue social, en associant les syndicats et lutter sans ménagement contre les inégalités sociales et la corruption", a estimé M. Swoboda, au cours d'un débat, co-organisé par le Front des forces socialistes (FFS) et le groupe des socialistes et démocrates au PE.
M. Swoboda a mis en évidence l'exemple de l'Algérie en matière de stabilité dans la région du Maghreb, précisant qu'elle représentait "un modèle" pour les autres pays arabes.
Il a encore souligné que les "révolutions" enregistrées dans le monde arabe, notamment en Libye et en Tunisie, ont débouché sur "l'incertitude". "Les révolutions enregistrées dans le monde arabe ont eu des conséquences incertaines. Personnellement, je n'aime pas les révolutions, car l'histoire a montré qu'elles conduisaient à l'instabilité et à l'incertitude", a-t-il dit.
"Nous avons aimé les révolutions au début de leur déclenchement en Europe, notamment nous les socialistes. Mais maintenant, nous avons des positions différentes avec les nouvelles expériences des pays arabes post-révolutionnaires", a-t-il encore ajouté.
Pour sa part, Véronique De Keyser, vice-présidente de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au PE, a indiqué que la situation économique et sociale dans les pays arabes ayant connu des "révolutions", était "très grave", quand bien même, a-t-elle noté, elles avaient été porté par une société civile désireuse, à la fois, de transformations économiques, de dignité, de liberté d'expression et de droits élémentaires.
"La liberté des médias, l'indépendance de la justice, les aspects de justice économique et sociale ne sont pas au rendez-vous dans ces pays. Au niveau économique, il y a eu une régression dans certains pays comme la Tunisie et l'Egypte. La situation est très grave", a-t-elle souligné.
De son côté, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, s'est dit "optimiste" quant à la capacité du peuple algérien à accéder par la mobilisation pacifique à la modernité et à la liberté.
"Nous sommes en présence de processus politiques complexes, d'évolutions économiques et sociales inédites, et plus particulièrement difficiles, mais je suis optimiste en la capacité du peuple algérien à accéder par la mobilisation pacifique à la modernité, à la liberté et au bonheur", a-t-il soutenu.