Plaidoyer

Bouteflika défend ouvertement les concepts “idéologiques” du Nepad en s’engageant dans une dynamique de partenariat entre le continent noir et le reste du monde, mais également entre les Africains eux-mêmes.Les biocarburants, l’envolée des prix des matières premières et leur corollaire, la mondialisation de la faim, seront, à n’en pas douter, au centre des préoccupations des invités du Japon sur l’île d’Hokkaido, Bouteflika en tête. Crise alimentaire et développement du continent africain constitueront la fiche de lecture du président algérien qui aura à cœur de défendre “ses” deux chevaux de bataille, chers aux initiateurs du Nepad. Bouteflika défend ouvertement les concepts “idéologiques” du Nepad en s’engageant dans une dynamique de partenariat entre le continent noir et le reste du monde, mais également entre les Africains eux-mêmes. L’acte de naissance du “Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique” étant adoubé en juin 2002 par le G8, au Canada, mais force est de constater que six ans après, le Nepad, noyé au milieu d’une lutte de leadership, jouera au Japon sa crédibilité avant toute chose. Si rien n’a bougé en apparence, la situation du continent a empiré avec la globalisation de la crise alimentaire qui aura stoppé net l’Afrique dans sa volonté de s’émanciper de son embourbement économique et sécuritaire. Les biocarburants, responsables premiers de la situation alimentaire de l’Afrique, selon la Banque mondiale, seront également l’un des points forts de ce sommet car si l’Europe des Vingt-Sept a déjà tranché en sa défaveur, les défenseurs du projet sont nombreux à s’inscrire dans l’opposition et Bouteflika, au nom du Nepad, sera certainement appelé à se prononcer sur la question. L’autre dossier sur lequel doit convaincre Bouteflika est la proposition française d’ouvrir le G8 aux pays émergents et l’Afrique. Une opportunité pour les pays africains de jouer le rôle de locomotive à tout un continent pour se sortir de la crise multidimensionnelle permanente dont il souffre. Ce sommet s’inscrit logiquement dans la continuité des relations entre les puissances économiques et l’Afrique, mais sonne également comme un tournant “décisif” dans la perception du Nepad par le G8. De Hokkaido, également, on saura si Bouteflika, après son rendez-vous programmé avec Sarkozy, se rendra à Paris pour assister à la naissance de l’UPM.