Algérie - Revue de Presse

Plaidoiries des avocats : sévère réquisitoire contre le ministère de l’Habitat



 La 10e journée du procès des responsables lors du séisme de Boumerdès a été marquée avant-hier par l’intervention des avocats de la défense qui ont rendu un sévère réquisitoire contre le ministère de l’Habitat et les commissions d’experts qu’il a mises en place au lendemain de la catastrophe. Devant une assistance estimée à une cinquantaine de personnes, les robes noires ont également pointé du doigt le Laboratoire d’analyse de l’habitat de la construction (LHNC) le rendant responsable de la catastrophe puisque c’est lui, affirme un avocat, qui a donné le feu vert aux entreprises de réaliser des programmes de logements sur des sites jugés inconstructibles. La défense s’est interrogée sur les raisons de l’éviction du juge d’instruction qui a décidé à deux reprises d’un non-lieu sur le dossier, tout comme elle s’est demandée pour quels motifs le ministère de l’Habitat n’a pas fait appel à des experts connus sur la scène nationale pour faire partie des commissions ministérielles sur le séisme. De nombreux avocats ont dénié aux commissions ministérielles le droit de donner un avis objectif, compte tenu des délais très courts qui leur ont été impartis, d’autant plus, ajoutent-ils, que leurs interventions ne sont faites que deux ans plus tard et dans la plupart du temps dans les bureaux et non sur le terrain. Certains avocats ont indiqué que les experts désignés par la justice, qui ont accepté de travailler dans de telles conditions, ne sont pas assermentés. Les avocats ont accusé le ministère de l’Habitat d’avoir dès le départ fait dévier le travail de ces commissions en leur délimitant leur champ d’action et en leur donnant des orientations bien précises. Les avocats ont encore ajouté que les experts avaient établi leurs conclusions sur la base du RPA 99 pour des constructions datant d’avant-1999, comme ils ont relevé le vide juridique entourant la mission et le rôle du CTC. Les techniciens de cet organisme ne pouvaient en aucun cas annuler un projet qui présente des anomalies. Les avocats ont également parlé de la qualité des matériaux de construction utilisés dans le bâti et relevé le cas du rond à béton contenant du carbone et du ciment de mauvaise qualité trouvé sur certains chantiers. Le verdict est attendu pour le mardi 22 juillet 2008.


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