Placement des réserves de changes à l’étranger Des rendements de près de 4,6 milliards de dollars en 2010

Les placements des réserves de changes officielles de l’Algérie à l’étranger ont généré des rendements de près de 4,6 milliards de dollars en 2010, selon les données de la Banque d’Algérie (BA).



Présenté avant-hier par le gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci, lors d’une rencontre au siège de cette institution à la villa Joly à Alger, le rapport de conjoncture économique et monétaire pour l’exercice 2010 fait ressortir une évolution favorable des fondamentaux, dont notamment les réserves de changes officielles qui ont atteint un niveau de 162,22 milliards de dollars à la fin de l’exercice écoulé. Ce montant global correspond, selon les chiffres de la BA, à plus de trois années d’importations de biens et services. Dans sa note de présentation, le gouverneur de la Banque d’Algérie a mis en avant «l’importance particulière» que revêt le niveau des réserves de changes officielles pour parer à d’éventuels chocs extérieurs, d’où la pertinence, selon lui, de poursuivre une politique de gestion prudente de ces réserves.

Ainsi, tout en œuvrant à optimiser les rendements générés dans ce domaine, l’Algérie continue à privilégier les placements à l’étranger qui répondent au mieux des objectifs de sécurité et de liquidité. Dans cet ordre d’idées, les placements des réserves de changes officielles sont effectués à 98% en portefeuilles de titres diversifiés, soit principalement en valeurs d’Etat les moins risquées et les mieux notées par les agences de notation internationales, telles que les bons du Trésor américain. Ainsi, l’Algérie continue à avantager les actifs les plus sûrs et les plus liquides, bien qu’à faible rendement. Dans ce contexte précis, la balance des paiements de l’Algérie pour l’exercice 2010 fait ressortir, au titre des revenus des facteurs, un total de crédits de l’ordre de 4,6 milliards de dollars, dont la quasi-totalité représente les revenus tirés des placements à l’étranger des réserves de changes officielles.


A ce propos, la BA précise dans sa note de conjoncture que les investissements qu’elle a effectués en portefeuilles de titres durant les années où les taux d’intérêt étaient hauts continuent à générer des rendements relativement élevés, à savoir «près de 3% en 2010 et plus de 3% en 2008 et 2009». En définitive, la Banque d’Algérie, confortée dans ces choix prudentiels par le contexte actuel de crise d’endettement internationale, continue à favoriser la sécurité des placements des réserves de changes à l’étranger plutôt que l’amélioration de leur rendement.
L’objectif de sécurité, précise en ce sens le gouverneur de la BA, «reste primordial, d’autant que l’environnement international a été marqué en 2010 par l’apparition des risques liés à la dette souveraine en contexte de risques bancaires à la hausse».