Algérie

PLACE MAURICE-AUDIN D’ALGER-CENTRE



Quant l’artisanat côtoie la citadinité
Les artisans ont exprimé leur satisfaction quant à la disponibilité, à titre gracieux, de l’espace de vente qui leur permet, enfin, d’exposer au grand public le fruit de leurs efforts. La place Maurice-Audin (Alger-Centre) s’est transformée, depuis le début juillet, en un grand espace d’exposition-vente de produits artisanaux et de différents objets de décoration, qui draine des foules inégalées de gens tout au long des journées.Sous un ciel ensoleillé et une chaleur avoisinant les 30 degrés, les bordures de la principale artère, reliant le rond-point du centre-ville à la faculté Benyoucef-Benkhedda d’Alger, offrent une véritable ambiance de foire de produits traditionnels, dans laquelle le tumulte des «marchandages» des passants, avec les vendeurs se dégageant, donne à cet endroit, très fréquenté de coutume par des étudiants, l’image d’une ville qui sait également se mettre à l’heure d’été. Babouches, bibelots, bijoux traditionnels et de fantaisie, robes kabyles, djellabas, tableaux, roses des sables, colliers de coquillages, poufs et jarres en bois noir ou en cuivre, pour ne citer que ces objets qui font perdre au visiteur le choix de ses achats, tellement la beauté et la qualité des produits sont attirantes et rehaussées par un éclat résultant d’une réflexion des rayons du soleil.Les artisans ont exprimé leur satisfaction quant à la disponibilité, à titre gracieux, de l’espace de vente qui leur permet, enfin, d’exposer au grand public le fruit de leurs efforts et de faire, par la même occasion, la promotion de l’artisanat national.Les visiteurs de cette foire à ciel ouvert, dont notamment des membres de la communauté algérienne établie à l’étranger et des personnes de l’intérieur du pays, en vacances à Alger, semblent désemparés mais soucieux de l’objet qu’ils «doivent» acheter, en guise de souvenir ou de cadeau pour des proches. Certains d’entre eux, de passage, demandent le prix de tel ou de tel objet et finissent, bon gré mal gré, par en acheter, «puisque la beauté, l’originalité et l’authenticité sont présentes», se justifient-ils. Cette initiative de la commune d’Alger-Centre, qui se déroulera jusqu’à la fin du mois d’août, représente une opportunité pour les exposants de «dépoussiérer» leurs produits afin de les présenter au grand public, loin de leurs ateliers ou des rares expositions qui se tiennent le restant de l’année, expliquent des artisans. Ils ont également salué ce genre d’initiatives à l’égard des métiers traditionnels, appelant à les pérenniser et à les étaler tout au long de l’année et sur les 48 wilayas que compte le pays afin, disent-ils, de «préserver l’artisanat traditionnel et lui redonner la place qui est la sienne dans l’activité économique et culturelle».Les métiers traditionnels, dans leur diversité, légués par les ancêtres, demeurent protégés à jamais et resteront éternels tant que la relève est assurée, estime l’artisan Azzeddine, spécialiste dans la dinanderie.L’art, un langage universel«Malgré l’ensemble des difficultés rencontrées par les artisans, notamment en termes de matière première et manque d’expositions où l’on peut présenter nos produits aux gens, les métiers traditionnels de nos ancêtres sont éternels et je suis très optimiste quant à leur avenir puisque la passion existe toujours, même chez de jeunes personnes», a-t-il dit.Ce diplômé en arts traditionnels, exerçant son métier d’artisan depuis 1982, dans un atelier situé à la Casbah d’Alger, déplore quelques contraintes rencontrées mais se réjouit de l’esprit créatif qui caractérise toujours ses homologues, même les plus jeunes, ce qui est «très rassurant et prometteur» avoue-t-il. Soulignant que l’art constitue un langage universel, l’artisan Azzeddine, qui expose actuellement à la place Maurice-Audin d’Alger-Centre, a mis en exergue l’importance des voyages pour les personnes qui pratiquent un métier artisanal afin d’acquérir d’autres expériences, développer leur imaginaire et innover dans la production des objets. Interrogé sur la situation actuelle de la dinanderie, Azzeddine, dont le regard profond et les rides frontales révèlent une rude expérience, a estimé que la tragédie nationale, vécue par le pays, a eu un «dur impact» sur la société en général y compris l’artisanat, en matière de vente. Il a estimé également que le pouvoir d’achat des citoyens ne leur permet pas vraiment d’acheter souvent des objets de dinanderie ou des bijoux traditionnels, ajoutant que les prix sont fixés selon la qualité de la matière première et de la durée de réalisation.Concernant l’exposition-vente qui se déroule à Alger-Centre jusqu’à la fin du mois d’août, Azzeddine a salué ce genre d’initiative, appelant à davantage d’expositions d’artisanat traditionnel tout au long de l’année. «Il est vrai que la saison estivale est une période propice pour exposer et vendre différents objets artisanaux au vu de la présence des touristes et vacanciers, mais cela ne suffit pas. Il doit y avoir des exposition au moins chaque week-end», a-t-il souhaité.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)