Algérie

Place des Martyrs : Les vendeurs aux aguets



Place des Martyrs : Les vendeurs aux aguets
Suspense - Pour ce vendeur, les heures sont comptées. Il doit écouler en plus d'une cinquantaine d'articles étalés à même le sol, plusieurs autres cartons en stock avant l'éradication du marché.
Après l'éradication des marchés parallèles de Bab El Oued et Belouizdad, les commerçants informels au niveau de la place des Martyrs s'attendent à « plier bagage ». Hier, dans la matinée, la crainte était palpable. Les vendeurs s'attendaient d'un moment à l'autre au démantèlement de cet immense marché qui serpente la rue Bab Azzoun jusqu'à celle de Bouzrina occupant trottoirs et chaussées. Selon certains d'entre eux, personne ne pourra installer sa marchandise à partir du 2 septembre. D'autres avancent qu'ils ont même eu écho que l'opération d'éradication sera enclenchée à ce niveau dès aujourd'hui. « Nous avons eu des informations que nos lieux de vente sont sur la liste. On appréhende la journée de demain. D'après les rumeurs, nous ne pourrons plus installer notre marchandise », indique un vendeur de cartables. Pour lui, les heures sont comptées. Il doit écouler en plus d'une cinquantaine d'articles étalés à même le sol, plusieurs autres cartons en stock avant l'éradication du marché. Cette course contre la montre l'a contraint à baisser les prix pour liquider sa marchandise. « Nous n'avons pas encore rassemblé la somme d'argent que nous devons à notre fournisseur. Nous avons fait des achats pour 20 millions de centimes dont nous n'avons réglé que la moitié. Nous ne savons déjà pas quoi faire des cartons de cartables invendus et comment régler nos dettes », déplore-t-il avant de préciser que cela fait plus de dix ans qu'il exerce cette activité dans ce même lieu. Son associé s'est montré moins calme. Haussant le ton, il s'insurge contre cette opération qui, d'après lui, « n'a pas pris en considération le sort des milliers de commerçants qui exercent dans ce secteur . Cette activité est notre gagne-pain », lance-t-il. Un vendeur de sous-vêtements regrette le fait qu'aucune opération de légalisation de ces activités n'ait été amorcée. « Il y a quelques années, des vendeurs à la sauvette ont été installés au niveau du marché de Zoudj-Ayoune, mais depuis rien n'a été fait », dit-il. Dans les ruelles adjacentes, le passage des piétons est difficile. Les automobilistes, du moins les plus raisonnables, ne s'y s'aventurent même pas. Quant aux commerçants ayant pignon sur rue, ils ont appris à se faire petits devant ces voisins encombrants. « Ces vendeurs cassent les prix. Ils proposent les mêmes articles que nous à des prix plus bas puisqu'ils ne payent pas les impôts », observe ce marchand de vêtements pour femmes, tout en soulevant le problème de l'insécurité et du manque d'hygiène au niveau de ces commerces


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