Algérie

Place aux programmes...



Place aux programmes...
ça y est, l'information tant attendue, par les pour comme par les contre, est enfin tombée : Abdelaziz Bouteflika est partant pour un quatrième mandat à la présidence du pays. Sa candidature à l'élection présidentielle du 17 avril prochain a été, officiellement, annoncée, hier à partir d'Oran, par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal.La décision de Bouteflika est en réponse à la forte demande exprimée par la population, expliquera M. Sellal. «À la demande insistante des représentants de la société civile des 46 wilayas visitées lors de mes tournées, je vous annonce, aujourd'hui, officiellement, la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'élection présidentielle du 17 avril prochain», dira-t-il, au cours d'une conférence de presse après l'ouverture de la Conférence africaine sur l'économie verte. En réponse à la question inévitable sur les capacités physiques de Bouteflika à assumer les charges induites par la responsabilité qu'il entend endosser pour la quatrième fois, M. Sellal assurera que «le président Bouteflika est en bonne santé. Il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité». Toutefois, le Premier ministre indiquera que pour la campagne électorale, le Président n'est pas obligé de tout faire. Ses comités de soutien peuvent prendre en charge cette opération, qui, en fait, est déjà engagée, et elle a même commencé à produire ses effets. Désormais, le décor est installé et les acteurs sont définis. Place maintenant à la véritable compétition. Candidats, partis et comités de soutiens devront croiser le fer, non plus sur le terrain marécageux de l'invective, des coups bas et des règlements de comptes, mais sur celui des programmes et perspectives tracés pour l'avenir économique, politique, social et culturel du pays qu'ils entendent diriger. Le programme de Bouteflika est déjà connu, dans ses grandes lignes du moins, pour avoir été présenté lors des différentes sorties de M. Sellal. À Mila, à la mi-février, le Premier ministre a carrément évoqué les thèmes majeurs et les priorités inscrits au programme du gouvernement pour les prochaines années. Débureaucratisation, mise en ?uvre d'une meilleure justice sociale, sortie de la dépendance aux hydrocarbures, liberté d'expression par le soutien aux médias publics et privés et meilleure administration de la justice constituent les principales actions du programme, et donc du candidat Bouteflika. Ainsi, les opposants savent déjà sur quoi ils devront s'appesantir et comment ils vont contrer celui à qui ils dénient le droit de se porter candidat. Il ne s'agit évidemment pas d'aligner des promesses mirobolantes et d'énoncer des actions, sans donner la moindre indication sur le comment et avec quoi concrétiser les belles annonces, ce à quoi nous avons été habitués ces derniers temps. Les citoyens ne sont pas dupes ni crédules. Ils savent à quoi s'en tenir sur les élections, les candidats, les partis et tout ce beau monde qui s'agite sur la scène politique. Les taux de participation, même s'ils ont été triturés, aux dernières élections législatives sont un indicateur et une réponse cinglante pour tous les politiques et leurs relais, qui sont mis dans le même sac.Il est d'ailleurs fort probable qu'ils aient déjà fait leur choix, même s'il appartient aux candidats de tout faire pour l'infléchir à leur bénéfice. Aussi, hormis la bataille des programmes, le seul combat qui mérite d'être mené maintenant sera sur la transparence et l'honnêteté du scrutin, pour qu'aucun perdant ne puisse dire qu'il a été une énième victime de la fraude et de la manipulation.H. G.




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