Algérie

Place au génie des candidats


À quelques heures du coup de starter de la campagne électorale pour les législatives anticipées du 12 juin, les électeurs ne connaissent, presque, toujours pas les thèmes de campagne qui seront exploités par les partis politiques et, notamment, les candidats indépendants, pour les convaincre de voter. À quelques exceptions près, les candidats sont quasi muets sur les thématiques qui seront mises en avant lors de la campagne électorale. Un silence sans doute dû à une crise sanitaire qui a complètement rebattu les cartes. D'autant, que pour le prochain scrutin, le choix des thèmes de campagne dépend, bien évidemment, en premier lieu de la place qu'occupent actuellement les partis sur l'échiquier politique, à savoir s'ils ont un bilan précédent à défendre ou s'ils sont placés dans l'opposition. Une aubaine pour beaucoup de « novices» de développer une thématique de campagne très focalisée sur la critique des oligarques. De ce fait, à l'échelle nationale, un parti pourra difficilement aborder des thématiques de campagne en rupture, alors qu'il a participé à la dernière coalition gouvernementale et est donc lié aux autres partis du gouvernement depuis des années. Néanmoins, à chaque élection son thème de prédilection modelé par la situation socio-économique du pays, la personnalité du candidat et les attentes présumées de l'électorat. Or, sur ce dernier point, les attentes des citoyens-électeurs sont axées sur l'emploi et le pouvoir d'achat, loin devant la sécurité, l'éducation ou l'environnement. De ce fait, les candidats y gagneraient beaucoup plus à focaliser leurs interventions sur le sociétal car, en période de crise, il est plus facile pour les politiques de parler du «vivre ensemble» que de promettre la création d'un million d'emplois. Les candidats semblent, du moins, l'avoir bien compris en plaçant la question de la justice sociale au centre des futurs débats. D'ailleurs, pour ce scrutin, deux thèmes retiennent l'attention: réalisme et responsabilité. Dans ce sillage, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a affirmé que le programme adopté par son parti visait à trouver des solutions aux différentes crises et à réaliser la relance économique du pays. Intitulé «Le Rêve algérien», le programme du mouvement s'articule autour de cinq axes majeurs. En ce qui concerne les réformes majeures, le premier responsable du MSP a mis l'accent sur «la nécessité de créer un environnement d'affaires et d'optimiser l'utilisation des ressources matérielles et humaines». Comme s'ils s'étaient donné le mot- on s'entend bien entre partis islamistes- le Mouvement El Islah, de Filali Ghouini a indiqué qu'il développera, lors de cette campagne, un discours «réaliste et responsable» pour expliquer son programme qui prévoit des propositions socio-économiques «applicables sur le terrain». tendance actuelle oblige, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a qualifié le programme électoral de son parti de «réaliste et riche» soulignant la nécessité de «prôner un discours honnête et de s'éloigner des promesses mensongères lors de la campagne». Une thématique adoptée également par la présidente du Parti Tajamoue Amal El Jazaïr (TAJ), Fatima-Zohra Zerouati, qui a affirmé que sa formation politique se lancera dans la campagne électorale avec un programme «réaliste» répondant «aux aspirations actuelles». «Moyen idéal et unique pour satisfaire les revendications du Hirak», selon le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha. Dans ce sens, Abdellah Djaballah, du Front de la Justice et du Développement (FJD), a mis l'accent sur la nécessité de «gagner la confiance du citoyen et d'oeuvrer à la concrétisation de ses ambitions légitimes». Des ambitions défendues par le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, pour qui ces élections «ouvriront la voie à l'élection d'une Assemblée populaire nationale issue de la volonté populaire et jouissant de crédibilité». Mais attention, un discours purement gestionnaire peut faire perdre un candidat car malgré la crise, les électeurs conservent l'idée que la politique peut changer les choses.
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