Algérie

Place à l'improvisation



Le virage manqué au profit de la diversification de l'économie, en général, et du développement des exportations, en particulier, suppose désormais que l'on fasse table rase des mesures peu efficaces des précédents Exécutifs au bénéfice d'une stratégie de sortie de crise globale et réfléchie.Un Conseil national de la promotion des exportations (hors hydrocarbures) sera installé la semaine prochaine. Une annonce qui semble traduire une prise de conscience tardive d'un gouvernement, et de tant d'autres, qui ont brillé par leurs échecs dans cette perpétuelle quête d'une politique de soutien à l'exportation. "Le Conseil national de la promotion des exportations hors hydrocarbures sera installé la semaine prochaine après avoir obtenu l'aval du Premier ministre, et il donnera en premier lieu une vision globale de la stratégie nationale de l'exportation", a indiqué, hier, Saïd Djellab, ministre du Commerce, en marge d'une rencontre avec les cadres de son département. "Le Conseil examinera, également, les mesures d'urgence qui doivent être prises pour la promotion des exportations", a-t-il souligné.
Le dernier gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika semble vouloir marquer l'histoire, en proposant un plan de sortie du "tout-hydrocarbures", là où ses prédécesseurs ont brillamment échoué. Sur les cures de fond, ce gouvernement, dont les prérogatives se limitent à la gestion des affaires courantes, n'a ni les compétences ni la légitimité de les prescrire. Du reste, le virage manqué au profit de la diversification de l'économie, en général, et du développement des exportations, en particulier, suppose désormais que l'on fasse table rase des mesures peu efficaces des précédents Exécutifs au bénéfice d'une stratégie de sortie de crise globale et réfléchie. Sur la question du soutien à l'exportation, tous les professionnels s'accordent à dire que ce métier est loin d'être un simple exercice dans un pays où toute l'économie est orientée vers l'importation. Les professionnels de l'export déploraient depuis toujours l'absence d'une volonté de s'affranchir de la rente, c'est pourquoi le virage de la diversification a été mal négocié. Des mesures en trompe-l'?il ont vu le jour, dont l'ouverture d'axes routiers reliant l'Algérie à ses voisins du Sud, l'organisation de foires algériennes à l'étranger, l'acheminement de quelques cargaisons de ciment à destination de l'Afrique de l'Ouest? alors que les questions centrales ont été souvent mises au placard. Il s'agit d'évaluer l'offre nationale exportable, d'identifier les marchés, de négocier des accords commerciaux avec les espaces commerciaux, de mettre la diplomatie algérienne au service du "made in Algeria", de revoir la réglementation de la Banque d'Algérie, d'accompagner les opérateurs par les banques, les produits financiers et d'assurance, se doter d'une logistique dédiée à l'exportation (transport, ports?). C'est dire que le métier de l'export ne s'improvise pas. Encore moins par un gouvernement d'amateurs dont la mission se limite à gérer les affaires courantes.
Ali Titouche


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