La piscine romaine de Hammam Bredaâ, dans la commune d’Héliopolis, située à quelques encablures au nord de la ville de Guelma, visible sur la RN21, tronçon routier Guelma-Annaba, ressemble beaucoup plus à un site de pompage de l’Algérienne des eaux (ADE) qu’a un monument historique du patrimoine national protégé par la loi.
Abandonné par les autorités locales et encore plus par le ministère de la Culture, depuis des décennies, les derniers rebondissements qui ont secoué ce site emblématique chargé d’histoire ont valu à l’avant-dernier directeur de l’OGEBC de Guelma (Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés) une remise à l’ordre et sa réaffectation prématurée vers la wilaya de Biskra. Pour rappel, ce dernier avait osé défendre l’intégrité du site contre une énième agression, avec l’installation d’une foreuse à quelques enjambées du bassin, en saisissant en dernier recours El Watan (voir notre article publié le 22 février 2018 intitulé Piscine romaine de Hammam Bredaâ à Héliopolis [Guelma]: Des travaux menacent un site protégé).
«Cette semaine au plus tard, notre architecte remettra son rapport au directeur général de l’OGEBC (Alger) pour qu’il donne son dernier point de vue. Après approbation, car seul le directeur général est habilité à le faire, nous remontrerons le plan d’aménagement à madame le wali pour entamer les procédures finales. Oui, nous sommes au stade d’une étude», a déclaré hier, à El Watan, la nouvelle directrice de l’OGEBC de Guelma.
Et d’expliquer: «Ce rapport est scindé en deux volets: une partie archéologique et une autre architecturale. Nous rencontrons certaines contraintes, notamment avec les fissures qui empêchent le remplissage de la piscine.»
Et la même responsable de conclure: «Concernant les locaux de l’ADE et les forages, ainsi que les habitations, je ne peux rien vous dire à ce sujet. Néanmoins, pour les locaux de l’APC d’Héliopolis construits aux abords du site, nous sommes en pourparlers pour les récupérer. L’APC est dans ses droits et nous aussi.»
Nous l’aurons compris, la piscine de Hammam Bredaâ, inscrite sur la liste des sites et monuments historiques classés depuis le 20 décembre 1967, conformément à l’article 23 de l’ordonnance n° 67-281, est de facto protégée par la loi 98-04 relative à la protection des biens culturels, notamment en ses articles 17, 21 et 27.
En clair, il est attendu du futur plan d’aménagement un assainissement global, notamment en son plan cadastral, car faudrait-il le souligner, le site archéologique de la piscine de Hammam Bredaâ s’étend sur plus d’un hectare, plus exactement 1,33 hectare et non pas au bassin et ses 36 mètres de diamètre. Il est aussi attendu la restitution à cette piscine de son eau de source naturelle, détournée en 2000 par les autorités de l’époque.
Datant de l’époque romaine, construite en blocs de pierre de taille, son déblaiement et sa restauration vers 1900 ont été réalisés par Albert Joly, ancien archéologue et ex-maire de Guelma.
Photo: Le site a subi toutes sortes d’agressions
Karim Dadci
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Posté Le : 27/09/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Karim Dadci
Source : elwatan.com du 25 septembre 2018