Algérie

Piraterie maritime : Flibustiers des temps modernes en Somalie



Piraterie maritime : Flibustiers des temps modernes en Somalie
Les côtes de la Somalie pays en guerre civile depuis 1991 sont devenues ces dernières années extrêmement dangereuses pour la navigation en raison d'une recrudescence de la piraterie. Des pirates ont abordé jeudi un cargo ukrainien au large des côtes somaliennes et exigent une rançon de 20 millions de dollars pour relâcher le bateau chargé d'armes. Le cargo transporte, notamment, 33 chars T-72 de conception soviétique livrés par Kiev dans le cadre d'un contrat de vente d'armements avec le Kenya. Ce n'est pas la première fois que des actes de piraterie ont lieu aux abords des côtes somaliennes. Pas moins de huit attaques de pirates ont eu lieu au large de ces côtes depuis fin juillet. Au moins 55 bateaux ont été attaqués dans le golfe d'Aden et l'océan Indien depuis janvier 2008 par des pirates somaliens, selon le Bureau maritime international (BMI). Celui-ci donne le chiffre de 24 attaques de pirates qui se sont produites au large de ces côtes au cours du premier semestre 2008. Selon le BMI, 263 attaques ont eu lieu l'an passé, un nombre en hausse de 10% par rapport à l'année précédente, dont 43 en Indonésie, 42 au Nigeria et 31 en Somalie.Devant cette situation, le 22 septembre, la France a déposé devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à mettre en place une force internationale pour escorter les navires au large de la Somalie et « attaquer » les pirates. Cette résolution a pour objectif « la mise en place d'une force maritime internationale » destinée à escorter les navires du Programme alimentaire des Nations unies (Pam) qui croisent dans le golfe d'Aden. A la suite d'une initiative lancée par Paris, il y a un an, lors de l'assemblée générale 2007 de l'ONU, la France, les Pays-Bas, le Danemark puis le Canada ont successivement déployé dans la région des bâtiments de guerre pour escorter les convois alimentaires du Pam, qui contribuent pour une large part à l'alimentation de la population somalienne.Cela dit, des navires de guerre étrangers, dont un destroyer américain, surveillaient toujours, hier au large de la Somalie, le cargo ukrainien capturé par des pirates somaliens. Un navire de guerre américain « surveille activement » à vue le cargo ukrainien, selon un communiqué de la 5e flotte américaine parvenu à l'AFP. Dimanche déjà, plusieurs navires de guerre étrangers encerclaient le Faina. Le destroyer USS Howard est à portée de vue du cargo ukrainien, « qui est ancré devant le port d'Hobyo » (environ 500 km au nord de Mogadiscio), a ajouté la marine américaine, précisant que deux autres cargos capturés par les pirates étaient au mouillage dans la même zone. Un porte-parole des pirates, Sugule Ali, interrogé par l'AFP via un téléphone satellitaire, avait affirmé que l'un des otages « était décédé de mort naturelle ». Il avait aussi déclaré que le cargo était encerclé par trois navires de guerre étrangers. On ignorait toujours par contre le pavillon des autres navires de guerre dépêchés sur la zone. Les autorités françaises, britanniques et allemandes ont toutefois indiqué qu'aucun de leurs navires n'encerclait le Faina. La Russie avait cependant annoncé vendredi avoir dépêché un patrouilleur vers les côtes somaliennes « en raison de l'intensification des attaques perpétrées par des pirates, y compris contre des citoyens russes ».La région d'Hobyo est dominée par les islamistes qui mènent, depuis le début de 2007, une guerre acharnée contre le gouvernement somalien. Le capitaine du Faina, Viktor Nikolski, interrogé par RFI, a également confirmé hier la présence de navires militaires à proximité de son cargo. « A côté de mon bateau, à un mile marin (moins de 2 km), il y a des navires de guerre qui nous observent », a-t-il déclaré, ajoutant qu'un de ces bateaux était américain. Le Faina, dont la cargaison de chars et d'armement est destinée à l'armée kényane, selon les autorités kényanes et ukrainiennes, a été capturé jeudi par des pirates au large de la Somalie alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa (sud-est du Kenya) avec à son bord 17 Ukrainiens, 3 Russes et un Letton. Selon le ministère ukrainien de la Défense, le cargo transporte notamment 33 chars T-72 de conception soviétique livrés par Kiev dans le cadre d'un contrat de vente d'armements avec le Kenya.Information sur laquelle une grande polémique a été déclenchée hier (voir encadré). Le capitaine de ce cargo battant pavillon de Belize a confirmé hier à RFI que l'un des membres d'équipage était décédé d'une crise d'hypertension. « A bord, nous sommes 21 membres d'équipage, dont un homme mort. Il a été mis dans une chambre froide », a déclaré M. Nikolski. « Il était malade, il est mort d'hypertension », a-t-il précisé sans donner la nationalité de la victime. La présence de navires de guerre « ne nous fait pas peur et elle ne nous fera pas abandonner le bateau ou ne nous dissuadera pas de demander de l'argent », a déjà averti M. Ali. Les pirates réclament une rançon de « 20 millions de dollars » (13,6 millions d'euros) pour libérer le cargo, une somme dix fois plus élevée que le montant habituel, vraisemblablement en raison de la nature du chargement. « Ce que nous attendons avec impatience, c'est 20 millions de dollars, ni plus ni moins », avait martelé dimanche M. Ali. « Nous ne sommes pas des pirates, nous voulons juste protéger nos ressources naturelles marines. Certains pays veulent faire de nos eaux une décharge pour les déchets industriels de l'Ouest », a argumenté M. Ali. Le Kenya a affirmé, dimanche, qu'il n'était pas en contact avec les pirates, mais que des « efforts multiples » étaient « en cours pour récupérer le navire ». « Le gouvernement kényan ne va pas s'abaisser à répondre à des terroristes qui se sont emparés d'équipements importants achetés avec l'argent du contribuable », a estimé le porte-parole du gouvernement kényan, Alfred Mutua.


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