Algérie

«Pique-nique citoyen» à la forêt de Canastel



«Pique-nique citoyen» à la forêt de Canastel
Pas loin de la chaussée, une table est dressée: café, thé, gâteaux et eau minérale sont offerts par un membre de l'association locale à ses «hôtes». Un groupe, dispersé autour de cette table, est engagé dans une discussion portant sur le civisme, la citoyenneté et la responsabilité des institutions dans l'ancrage de ces valeurs chez l'individu. D'autres, munis de seaux, ramassent le plastique et les bouteilles qui jonchent une partie de la forêt. Une autre équipe s'est employée à l'arrosage des arbres plantés il y a quelques mois par les mêmes militants associatifs, suite à l'éclatement de ce qui est communément connu par «le scandale de la forêt de Canastel». Un jeune, habillé en tenue de clown, échange avec une dizaine d'enfants accompagnant leurs parents à ce «pique-nique» citoyen. Auparavant, le propriétaire du fameux train «Bou You You» a offert une balade aux enfants. Profitant de l'occasion, certains pères ont profité de l'occasion pour inculquer quelques rudiments de respect de la forêt à leurs enfants. L'ambiance est cool. Débordée par la tâche de recevoir les nouveaux arrivants et celle de procéder au désherbage autour des plants, Fatima, sur un ton autoritaire, intime à tout le monde l'ordre de mettre la main à la pâte. Avec humeur, certains se sont exécutés. La matinée se déroula ainsi. Pas loin, des joueurs de l'OMA (Arzew), qui effectuent leur préparation physique dans une salle de musculation, s'enfoncent dans la forêt pour un footing d'échauffement. Ce qui confirme le caractère de détente et de loisirs de cet espace menacé par le déferlement du ciment armé. Au fil du temps, des arrivages de jeunes, pour la plupart sensibles aux questions écologiques et de l'environnement. Et à chaque fois, une théière et des paquets de gâteaux «tombent» d'on ne sait où. Les débats s'animent et tournent autour de la nature du sol et parallèlement des amoncellements de détritus, notamment le plastic, se forment. En principe, un engin, loué par les soins de l'association, doit passer les ramasser. Adel, un membre de cette association, n'a pas ôté son téléphone de l'oreille. Ce qui ne l'a pas empêché de participer pleinement à l'arrosage. L'idée de consigner l'événement par un écrit est lancée par un membre d'une association. On se regroupe pour en débattre. Fatima, de Fard, fait un rappel succinct de l'affaire de «Canastel» en l'inscrivant dans un cadre global. Elle dira que, d'ici janvier prochain, un certain nombre d'associations risquent de se retrouver dans l'illégalité parce que les services de l'Administration ne facilitent pas les procédures obligeant le mouvement associatif à se conformer avec les nouvelles dispositions de la nouvelle loi sur les associations. Plus pratique, monsieur Akroum, de l'association «Boudour» de Gdyel, fait un exposé sur la situation dramatique de la forêt de cette commune menacée par quelques entreprises de BTP. Il dira qu'une carrière d'argile menace une stèle de «chouhada» érigée pas loin du cimetière de la commune, qui n'est pas épargné lui aussi par cette carrière. Il signalera que cinq communes déversent leurs eaux usées pas loin d'un lac qui a tout pour devenir espace de plaisance au profit des habitants de la wilaya. «Quid des nappes phréatiques '», s'interrogera-t-il, avant d'indiquer que toutes les démarches entamées par son association auprès des autorités locales et centrales du pays n'ont pas abouti jusqu'ici. Parmi les associations qui ont pris part à ce pique-nique, en plus de Fard, ARC, Wouroud, El Bahia, Boudour et un comité de quartier de haï Ennasim. Le représentant de ce comité de quartier fera part «du désert» dans cet ensemble d'habitat ou pas un espace vert n'a été programmé ou établi. En somme, les questions environnementales de la wilaya ont été au centre de cette rencontre qui n'a pas sacrifié son caractère convivial.


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