L'énurésie, c'est le terme médical qui qualifie la miction involontaire et inconsciente des urines pendant le sommeil, chez l'enfant et parfois même chez l'adulte. Le « pipi au lit » est un trouble urinaire, affectant plus de 10% des enfants de 5 à 10 ans. Mais en Algérie, les chiffres restent flous, car c'est un « sujet tabou » chez certaines familles.Ne pas parler de l'énurésie peut avoir des conséquences néfastes sur l'équilibre et le développement psychologique de l'enfant. Des séquelles qu'il peut garder à vie. L'énurésie n'est pas un problème de nos sociétés modernes.
Des Egyptiens de l'Antiquité ont proposé le premier traité médical à base d'une plante des bords du Nil (papyrus). Ils traitaient également cette incontinence urinaire nocturne avec du « roseau », des plantes des sols humides d'assez grande taille, du lait de brebis, en passant par la noix de cyprès vert, reconnue pour ses propriétés astringentes et diurétiques.
Malheureusement, aucune de ces techniques ne s'est révélée vraiment efficace, avant l'indication de la Desmopressine (1977) pour traiter ce trouble urinaire. Une arme thérapeutique efficace, reconnue encore aujourd'hui. « Après l'âge de 5 ans, l'énurésie est considérée comme un problème de santé, car à ce stade de croissance, l'enfant peut retenir ses urines, même la nuit, grâce aux sphincters (muscle en forme d'anneau qui entoure l'urètre), souligne un médecin pédiatre, du secteur privé, précisant qu'il s'agit là d'une énurésie primaire. Et d'enchaîner : « Contrairement à l'énurésie secondaire, qui apparaît chez un enfant « propre », après une bonne période de continence urinaire, et elle est déclenchée le plus souvent après un choc affectif (décès d'un proche, violences conjugales?), déclare ce praticien spécialiste. Car, selon ce praticien spécialiste, « l'énurésie n'est pas un mal superficiel. Dans la grande majorité des cas, elle est liée à un trouble psychoaffectif de l'enfant ou à une immaturité vésicale, qui se manifeste par un retard dans le développement des réflexes neuromusculaires contrôlant la fonction urinaire. La vessie se vide sans que l'enfant puisse se retenir ». « Plus rarement, l'énurésie peut résulter d'une cause organique, notamment d'une infection urinaire, d'un diabète inaugural. Là aussi, le médecin traitant pourra guider son patient dans la conduite à tenir », estime un autre spécialiste du domaine, exerçant en milieu scolaire. A cela s'ajoutent des pistes physiologiques qui commencent à émerger. « Certains enfants énurétiques souffrent d'un déficit en hormone antidiurétique, sécrétée la nuit pour contrôler la production d'urine, on parle d'un dérèglement hormonal », nous déclare un médecin interniste, option endocrinologie, exerçant dans le secteur public.
« Il y a aussi la prédisposition génétique », précise une psychologue chargée du suivi des cas dépistés dans les unités de santé scolaire de la wilaya de Guelma.
Pour cette clinicienne, « le pipi au lit s'observe chez 40% des enfants des parents qui étaient énurétique, et ce risque augmente d'environ 50% si les deux parents l'étaient ». Cette spécialiste recommande ainsi que l'avis d'un psychologue soit sollicité avant toute proposition de traitement.
« A condition, cependant, que enfants et parents soient prêts à consulter un psy », insiste-t-elle. En toute logique, c'est donc le médecin qui est le plus à même d'établir le diagnostic, pour préconiser la bonne conduite à tenir.
Noureddine Guergour
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Posté Le : 21/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Noureddine Guergour
Source : www.lesoirdalgerie.com