Algérie

Pinède Bouyilef : Le poumon de la ville agressé



Pinède Bouyilef : Le poumon de la ville agressé
Le spectacle qu'offre cette forêt doit interpeller les services de l'environnement et leur rappeler que la préservation qu'ils sont censés assurer ne se limite pas à des slogans ou à des séminaires qu'on organise au gré de journées. La forêt Bouyilef, une pinède de 30 ha, située à quelques encablures de la ville de Batna et faisant partie du parc Belezma (classé parc national par décret, où la faune, la flore et le milieu naturel en général sont protégés de l'action de l'homme), offre malheureusement un spectacle des plus désolants. Peuplée de plusieurs espèces telles que le pin d'Alep, le cèdre d'Atlas, le chêne vert et autres genévriers, cette jeune forêt, qui porte encore les stigmates du dernier incendie, semble opposer une résistance acharnée à la destruction opérée par l'homme et à l'absence d'une autorité censée veiller à sa croissance et à son essor. La forêt récréative qu'elle fut par le passé, s'est transformée, à cause de la décennie noire, nous dit-on, en un lieu de débauche où, vu la quantité de canettes et de bouteilles de bière qui parsèment le sol, des dizaines de personnes, voire des centaines, viennent chaque jour s'adonner à des beuveries, au mépris de tout. Ce ne sont certainement pas les enseignes laconiques dressées le long des chemins qui serpentent la forêt qui arriveront à les en dissuader. Une promenade dans ce bois vous renseigne sur l'absence totale de gardes champêtres. Nous n'y avons rencontré aucun ! Selon des informations recueillies auprès des services de la protection des forêts, ces gardiens de la nature ne peuvent plus jouer leur rôle, du moment qu'ils n'ont plus d'armes.Et pourtant, cet endroit qui abrite l'antenne relais de radio et télédiffusion, devrait être hautement sécurisé. En pénétrant un peu plus à l'intérieur, on y découvre des équipements qui ont servi à réjouir les enfants par le passé. Ayant nécessité des budgets spéciaux, aujourd'hui ils sont laissés à l'abandon, livrés à la rouille et à la dégradation. Ce spectacle doit interpeller les services de l'environnement et leur rappeler que la préservation qu'ils sont censés garantir ne se limite pas à des slogans ou à des séminaires qu'on organise au gré des « journées ». D'aucuns, et encore mieux les autorités, n'ignorent qu'une prise en charge réelle de cet endroit résoudrait pas mal de problèmes. Son aménagement pourrait être à l'origine de création d'emplois pour les jeunes et servirait de véritable école à nos chérubins qui, au lieu d'être gavés de théories débridées sur l'écologie, pourraient, sur terrain, apprendre à loisir la protection de l'environnement. En attendant de réaliser tout cela, et du moment que la décennie noire est passée, la police de l'environnement est appelée à jouer le rôle qui lui incombe et permettre ainsi, et de nouveau, aux familles de Batna de jouir de ce joyau de la nature.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)