Le débat est plutôt rare, mais il a le mérite d'exister. Cela se passe en Allemagne où les députés ont été bien au-delà des questions internationales dites classiques, c'est-à-dire dans lesquelles leur pays est engagé. Il s'agit de la question du Sahara occidental, et pas seulement dans sa forme classique, celle-ci étant dépassée ; les élus allemands se penchant sur ce qui se passe dans le sillage de l'occupation marocaine et dans l'ombre évidemment. Il s'agit bien entendu du pillage des richesses du Sahara occidental auquel contribuent de nombreuses nations, comme si elles percevaient une espèce de rétribution pour leur soutien à la politique coloniale. De ce point de vue, la réponse du gouvernement allemand ne souffre d'aucune ambiguïté. C'est un acte illégal et, en tant que tel, ce n'est rien d'autre que du pillage et cela, relèverons-nous, se fait également au nom de l'Allemagne engagée en tant qu'Etat membre de l'Union européenne dans les différents accords conclus avec le Maroc incluant l'espace et les eaux territoriales du Sahara occidental. Il n'y a même pas lieu de parler de controverse au sujet de l'accord de pêche conclu par les deux parties, mais d'un choix délibéré, l'ONU se faisant fort de rappeler le caractère colonial de la question du Sahara occidental et que le Maroc est un occupant et pas une puissance mandataire.Ce qui n'atténue en rien la nature de cette question et ne remet nullement en cause les droits nationaux du peuple sahraoui, mais certains s'en servaient pour préserver des intérêts matériels bien étroits. Ou encore « une autorité de fait » comme tentaient de le faire valoir certains milieux diplomatiques européens. Quelle belle invention pour contourner le droit international et la simple morale et lancer les flottes de pêche européennes à l'assaut des richesses halieutiques sahraouies. Et ce n'est pas en usant d'un verbe, au demeurant facile, que l'Europe réussira à se donner bonne conscience. Une simple clause, que l'on sait sans suite, ne restituera pas au peuple sahraoui ses droits les plus élémentaires. Pas d'agitation inutile quand il faut appeler les choses par leur nom et agir en conformité avec les résolutions des Nations unies. Autrement dit, la légalité internationale. De nombreux pays ont pressé leurs entreprises de ne pas participer au pillage et les Américains ont refusé que le territoire du Sahara occidental soit inclus dans la zone de libre-échange conclue en 2003 avec le Maroc.Cela constitue une prise de position, mais sans qu'elle soit totale puisque le Maroc persiste dans son blocage des résolutions internationales qui cernent avec une extrême précision la question du Sahara occidental. Il est impensable aussi de parler ou de prétendre à une certaine équidistance dans un cas d'injustice aussi flagrant que celui-ci. La pire des supercheries qui perpétuerait les souffrances du peuple sahraoui. C'est du parti pris et rien d'autre.
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Posté Le : 31/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com