Piéger le pouvoir '

Oscillations stratégiques ' Oui, le projet de constitution est-il ou non transmis au Parlement ' Y aura-t-il le référendum ou cela sera-t-il soumis uniquement au vote parlementaire ' Version consultations Ouyahia ' Version consultations Bensalah, ou version tierce sans consultation ' Que pourrait-il en être des résultats des deux consultations politiques menées par Ouyahia puis par Bensalah, quand l'opposition structurée dans deux pôles avait déjà affirmé pour la première qu'elle ne reconnaissait pas les résultats de l'élection, alors que la seconde disait son hostilité à tout le système politique. L'opposition voudrait justement amener le pouvoir à ne pas réussir à élargir ses rangs et ses composantes et à se regarder dans les yeux, pour s'auto culpabiliser. L'opposition dit que le pouvoir va se retrouver piégé. Pourquoi piégé ' Ne trouvant pas d'interlocuteurs en dehors de sa sphère politique, selon les stratégies différenciées de l'opposition, le risque est grand que le pouvoir s'auto-consulte et s'auto-décrédibilise. Cependant, ayant à faire face à deux pôles de l'opposition plutôt qu'un, le pouvoir pourrait tenter de cultiver les divergences qui existent entre ces deux pôles (elles existent réellement ces différences), pour briser définitivement une éventuelle et dangereuse cohérence, dangereuse pour la crédibilité des consultations. Le centre de gravité politique pourrait alors être le pôle Benflis qui serait tenté de faire le choix de s'adonner au jeu des oscillations stratégiques tout en évaluant les implications d'une fixation du balancier au centre. Le deuxième pôle semble ne pas disposer d'un candidat à l'élection présidentielle. Il ne penchera pas du côté du pouvoir, et il ne fera que rééchelonner ses ambitions de cinq longues et usantes années. Il nous semble au regard du cas " Hamrouche " de celui de " SAG ", de celui également de " Benbitour " que le système ne vient pas, ou plutôt ne viendra plus, au secours de celui qui ne veut plus le servir, même s'il ne s'est pas opposé à lui. Mais ne pas le servir équivaut à vouloir le détruire. Pouvons-nous dire que le système, c'est quelqu'un ou quelques-uns ' Le système c'est personne, mais cependant, c'est un ensemble de comportements et de compromis. Sans compromis, la parole est à la violence. Le système des relations internes au pays est peut-être en péril. Il le sera quand l'opposition réunie aura réussi à élaborer sa plate-forme de transition. Il le sera davantage quand le pouvoir lui aura donné l'autorisation de se rassembler le 7 juin prochain. Faudrait-il s'attendre à ce que le pouvoir l'autorise à se rassembler, comme cela a été fait dernièrement à la salle Harcha 'Par rapport à ce moment, il y a une donnée nouvelle. Celle de la plate-forme qui sera parallèle aux consultations. La plate-forme aura été légitimée par le pouvoir lui-même, qui aura ainsi accepté que l'opposition mette au point un projet de réformes en dehors des institutions. Le Président dit ne pas vouloir d'une initiative en dehors des institutions. Le pouvoir lui-même apparaît comme s'il ne sait pas construire une stratégie qui lui permettra de demeurer aux postes de commande de l'Etat. La commission apparaîtra caduque. Caduque avant même qu'elle aura réussi à diviser dans les rangs de l'opposition. Les différents scénarios. Si l'autorisation de tenir la réunion en vue de légitimer la conférence et donc de donner la caution du pouvoir au pôle de la transition des réformes de révision de l'opposition est confirmée, cela impliquera fatalement que le pouvoir accepte un abaissement de ses propres ambitions et qu'il cherchera le consensus en dehors des institutions. Or, le Président dans un de ses derniers discours parvenus par écrit avertit, en quelque sorte, qu'il ne saurait accepter que de telles initiatives soient prises en dehors des institutions.