Algérie

Pieds d'argile'



Nos photographes de presse ont raté la photo-scoop de l'année qui aurait pu faire le tour du monde : celle qui montre le ballon, poussé rageusement par Antar Yahia, franchir de plus de cinquante centimètres la ligne de but du Rwanda alors que son gardien était complètement battu sur cette action. A la télé, tout le monde avait bien vu que le point était archi-valable puisque la balle était à l'intérieur des filets, sauf l'arbitre guinéen qui avait, lui et son juge de touche, les yeux ailleurs. Comment un arbitre international peut-il zapper un but aussi limpide, si ses intentions ne prêtaient pas à controverse, voire ne s'identifiaient pas à un acte flagrant de malveillance. La raison est qu'il ne voulait tout simplement pas le voir'Du coup, il ne pouvait donc éviter que les suspicions s'abattent sur lui, dont évidemment celle qui laisse croire à une connivence directe de sa part avec les Egyptiens paraît la plus plausible. Dans l'imaginaire populaire, on jurerait par tous les cieux qu'il aurait pris « chqara » (le sac), ce qui suppose qu'il n'aurait pas hésité à sacrifier l'éthique sportive en se laissant soudoyer comme un vulgaire malfrat. Au demeurant, il ne serait pas le seul dans ce cas puisque les joueurs rwandais paraissaient être logés à la même enseigne comme le montraient si bien leurs simagrées sur le terrain dans le seul but de pourrir le match. On pensait que le football africain, en atteignant le niveau mondial et en se forgeant une solide réputation internationale grâce à des équipes références comme le Cameroun et le Nigeria pour ne citer que ces deux pays, s'était quelque peu affranchi de la mystique du gri-gri, des manipulations de coulisses et de la loi secrète de la corruption sous table.Le comportement du referee guinéen nous ramène, hélas, à une triste réalité, à savoir que dans notre continent où pourtant le football a progressé à pas de géant ces quinze dernières années, le résultat d'une rencontre continue malgré tout de dépendre non pas de la valeur exclusive des deux formations en présence, mais en bonne partie du trafic d'influence, d'un système d'intimidation codifié selon les circonstances, et de l'apport de l'argent qui fausse toutes les données théoriques.Aussi grand soit son prestige, l'Egypte, qui domine depuis des lustres l'institution africaine de football, reste, selon les spécialistes, l'un des pays qui pratique le mieux l'antijeu et le parasitage en dehors du terrain. Avec les manipulations du match Algérie-Rwanda qui ont failli coûter cher à notre sélection ' le but refusé peut peser lourd dans la balance ' El Hadj Raouraoua a certainement eu le sentiment que les Egyptiens, notamment ses pairs qu'il fréquente dans les travées de la CAF, ont gravement manqué à leurs engagements.C'est la preuve que la confiance ne règne plus au sein de cet organisme qui au lieu de se mobiliser pour le développement du football africain, en le débarrassant notamment de ses scories, se met au service des plus puissants et des man'uvriers de tous genres. En tout état de cause, nous savons ce qui attend l'équipe algérienne dans le chaudron du Cairo Stadium. La pression fait partie de la confrontation, il faut simplement savoir la gérer.Ce qu'il faut en revanche redouter, ce sont les mille et une embûches que les Egyptiens ne manqueront pas de semer sur la route de la délégation algérienne jusqu'au coup de sifflet de l'arbitre. Les Pharaons, ne l'oublions pas, continuent de vivre avec ce complexe de supériorité qui les habite depuis la nuit des temps et par lequel ils se considèrent comme étant le centre de rayonnement culturel et sportif du monde arabe. Dans leur tête, ça relève presque de l'impossible qu'une équipe comme l'Algérie qui a fait pendant vingt-quatre ans sa traversée du désert depuis les Coupes du monde de 82 et 86 vienne aujourd'hui lui disputer une place d'honneur qui leur revient de droit.Comble de fantasme, il n'y a pas que les Egyptiens qui raisonnent ainsi. De nombreux pays arabes du Golfe espèrent fermement que l'Egypte décroche son billet. Leurs médias ont pour la plupart abondé dans ce sens à l'image d'Al Jazeera qui a pris de manière flagrante fait et cause pour le représentant égyptien, oubliant qu'avant de pavoiser, il faut d'abord apprivoiser un adversaire qui est loin de venir en victime expiatoire.Pourquoi finalement l'Egypte s'agite-t-elle ainsi ' Son équipe est-elle moins rassurante qu'on l'imagine ' On devine que derrière ce mouvement de vagues, se nichent de grosses inquiétudes. Les Pharaons ont sûrement des pieds d'argile sur lesquels peu de bookmakers rechigneraient à miser. Alors'


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