Algérie

Pied à terre...



Pied à terre...
«J etez la vérité dans la rue, le peuple s'en saisira», semble être la principale devise du Premier ministre. Aussi bien à l'APN qu'au Sénat Ahmed Ouyahia a été on ne peut plus réaliste, et surtout tranchant dans ses arguments.Si les « acquis» comme les subventions, la gratuité des soins et de l'éducation, ainsi que les retraites et les programmes de logement et autres infrastructures de base, ne seront pas touchés par les restrictions budgétaires, le chef de l'Exécutif rappelle, par contre, que le fardeau de la crise doit être supporté par tous. A commencer par les plus nantis. Il s'agit, notamment du ciblage des subventions et de l'instauration d'un impôt sur la fortune dans le cadre de la Loi de finances 2018. Des mesures, qui, bien qu'elles interviennent tardivement, pourraient renflouer le trésor public. Est-il par exemple évident que les repas à l'université continuent à être facturés à 1,20 DA, que les soins dans les structures de santé publique profitent à ceux qui sont à l'abri du besoin, et que des industriels utilisent des produits subventionnés, comme la farine, le sucre et la semoule pour les transformer en produits finis, et qu'ils vont même exporter ' La réponse est évidente ; ceux qui des décennies durant ont profité des « cadeaux» de l'Etat providence, doivent participer à l'effort du développement. Aussi, l'impôt sur la fortune qui touchera quelques quatre millions d'Algériens, apportera une valeur ajoutée à la sphère financière. M. Ouyahia qui n'a pas l'habitude de «blaguer» quand il faut être sévère et ferme, a ce mérite de prendre le taureau par les cornes, et de dire : fini la récréation. L'heure est désormais au travail. D'ailleurs, la plupart de nos concitoyens vont plus «au travail» que pour «travailler». Il s'agit donc de ré-inculquer les valeurs du labeur et de l'effort à cette ressource humaine qui doit se sentir impliquée, motivée, et surtout considérée dans l'accomplissement de sa mission. Cependant, combien de compétences ont préféré l'exil, fuyant le mépris et la marginalisation, alors qu'ils sont animés de la volonté de faire profiter leur pays. Partant, quelle que soit l'intention des pouvoirs publics d'instaurer la bonne gouvernance, un Etat de droit, la transparence dans la gestion des deniers publics, rien ne pourra se faire si la notion de contrôle demeure un vain mot. En effet, combien de projets d'envergure ont-ils été bâclés, pour la simple raison que ceux qui restent cloîtrés dans leur tour d'ivoire, ne daignent pas assumer convenablement leur mission ; celle de veiller à ce que tout soit fait dans les normes, sous peine de voire les contrevenants sanctionnés ou carrément trainés devant les tribunaux?Maintenant que l'on assiste à l'éclipse de l'Etat providence qui a longtemps servi à ceux qui sont à l'abri du besoin, le moment est venu pour que chacun descende de son nuage?.et de mettre pied à terre.


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