Algérie

Pièce usagée : un marché en plein essor



Paradoxe - Le consommateur algérien a, semble-t-il, trouvé la solution à la contrefaçon en recourant à la pièce usagée.
Si les responsables chargés de veiller sur la réalisation et l'entretien des autoroutes à coups de milliards de dinars ont une part de responsabilité, il y a lieu de souligner qu'ils ne sont tout de même pas les seuls à devoir assumer les retombées de ces graves négligences. Les responsables du secteur du commerce ont, eux aussi, leur part de responsabilité.
Et en particulier ceux chargés du contrôle de la qualité de la marchandise qui est déversée par une flotte multinationale dans les ports nationaux notamment lorsqu'il s'agit de marchandises, dont le moindre défaut de qualité est à même de provoquer des retombées dramatiques sur la vie des citoyens, tels les médicaments ou la pièce détachée automobile. Une portion considérable de la pièce détachée automobile proposée à la clientèle algérienne est contrefaite ou alors ne répond pas aux normes requises. Un chauffeur de taxi assurant la liaison El Biar - Alger-Centre qui avait changé le kit d'embrayage de son véhicule il y a quelques mois, a vu ce dernier le lâcher en cours de route alors que la pièce était supposée être toute neuve et soi-disant «d'origine». Le commerce de la pièce détachée automobile d'occasion est en plein essor actuellement en Algérie.
Ce commerce a été boosté notamment avec la remise en valeur des véhicules d'occasion. Il y a lieu de signaler que ce genre de commerce doit beaucoup de son succès à la suppression du crédit automobile en 2009. L'interdiction de l'importation des voitures de moins de trois ans a également accentué l'engouement des automobilistes pour les véhicules d'occasion. Il n'est un secret pour personne que suite aux mesures de la loi de finances 2009 les concessionnaires automobiles se sont sentis lésés, ce qui était tout à fait normal et tout à fait logique car une bonne partie des clients et des citoyens notamment de la classe moyenne, se rabat inexorablement sur le marché des véhicules et de la pièce détachée de rechange de bonne occasion. Une virée au marché de Tidjelabine donne un aperçu de la flambée des prix des véhicules. En effet, une Renault Mégane année 1998 est cédée à 48 millions, une Renault 21 année 1988 est à 35 millions tandis qu'une Alto 2008 est à 80 millions de centimes.
En effet la circulation de ce genre de véhicules sur le marché ne peut que donner une impulsion considérable à un autre business, celui de la pièce détachée d'occasion et qui est notoirement connu sous le nom de «casse». Ce genre de business est tenu par des commerçants assez spécialisés qui font des bénéfices considérables.
- Certains de ces marchés bénéficient d'une grande notoriété et d'une clientèle fidèle. Il y a lieu de citer à ce propos la Rassautta situé à mi-chemin du chef-lieu de Bordj El-Kiffan. Le propriétaire de cette véritable caverne d'Ali Baba, Mouloud, dit être le leader en matière de pièce détachée Renault et Peugeot notamment les anciens modèles, à savoir les super 5, les Peugeot 205 et les Renault 4 et autres voitures de ce genre qui sont actuellement en circulation. Salim, également très introduit dans ce genre de commerce, détient une véritable casse à lui seul sise sur un terrain à la sortie sud de la localité de Raïs dans la commune de Baraki pour ne citer que ces deux personnes à titre d'exemple. Une simple virée à la casse de Semmar à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Alger-centre, renseigne à plus d'un titre sur l'intérêt particulier que voue la clientèle à la pièce détaché usagée.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)