Algérie

Pièce théâtrale Tifi



Pièce théâtrale Tifi
La pièce Tifi, jouée en compétition mardi soir à Alger dans le cadre du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), est le récit d'une femme courageuse qui s'est sacrifiée pour perpétuer l'identité et la mémoire d'un peuple éprouvé par l'oubli.Ecrite et mise en scène par Mokrab Lyes et produite par le Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, la pièce relate la mythologie d'Anzar (dieu de la pluie), personnage incarné par Aouadia Makhlouf, épris follement d'une jolie femme, Tifi, campé par Abed Mezhoura.La scène se déroulait dans une fontaine où Anzar eut rencontré Tifi (diminutif de Tifinagh qui signifie alphabet amazigh). Insolente et effrontée, Tifi croyait rebuter un dieu qui faisait abattre sa vengeance et sa colère contre son peuple, éprouvé par la sécheresse dévastant champs et bêtes.Tiraillée entre le mythe d'Anzar et la réalité de son peuple, Tifi assiste à ces événements dans toute leur rigueur et exaltation.En échange de l'eau, elle obtient du dieu de la pluie la vie éternelle à condition qu'elle perpétue à travers les temps le récit dont elle est témoin.Perdue dans une grotte, Tifi est réduite, avec le temps, au dénuement et à l'oubli d'un peuple disloqué et amnésique de son passé. Tifi, se retrouve rejetée par un peuple qui malmène celle qui était témoin de sa mémoire.Jouée par 13 comédiens, pour la plupart jeunes, la pièce est un récit dans lequel l'identité, l'amour, la jalousie, la haine, la mémoire et l'oubli s'entrechoquent.Le spectacle est délivré dans un langage (kabyle) loquace et métaphorique mais inaccessible pour certains spectateurs qui ont dû quitter la salle."Le choix du kabyle comme langage théâtral était réfléchi. J'ai voulu justement perpétuer à travers cette pièce une langue ancestrale, témoin d'une mémoire et d'identité qui ont survécu grâce à l'oralité" , a expliqué le metteur en scène.Le décor, conçu par le scénographe Moussaoui Ferhat, était unique, statique et classique d'autant que l'histoire se déroulait en un seul lieu.D'autre part, la pièce traite d'une seule intrigue (unité d'action), laquelle est nouée autour de la sécheresse et le sacrifice de Tifi.L'habillage musical signé Kaloun Djamel, était constitué d'un arrière-plan sonore fait de chants traditionnels orchestrés par des danses folkloriques.Comédien, auteur et metteur en scène, Mokrab Lyes est porté sur le théâtre d'expression amazigh.Il a contribué à la mise en scène de la pièce intitulée "Nass mecriya" produite par le Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou.Le 10e Festival du théâtre professionnel se poursuit jusqu'au 2 juin, avec 18 spectacles qui sont en compétition pour décrocher le Grand prix du meilleur spectacle. Les spectacles en "off" (hors compétition) sont donnés à la Salle El Mougar.Un hommage posthume a été rendu, mardi soir au TNA, au regretté dramaturge et metteur en scène Azzeddine Medjoubi, assassiné le 13 février 1995 à Alger.




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