Algérie

Philatélie : Représentation de l’arbre sur les timbres algériens Une richesse devenue le symbole d’un patrimoine



Philatélie : Représentation de l’arbre sur les timbres algériens Une richesse devenue le symbole d’un patrimoine


En évoquant les massacres que les Algériens avaient subis durant sept ans et demi de guerre contre l’armée française, on ne parle pas souvent des conséquences de la politique de la terre brûlée, menée par l’administration coloniale à la fin des années 1950 et au début des années 1960. L’Algérie, qui avait un couvert végétal d’une extrême richesse, sera confrontée au défi de le régénérer après le recouvrement de sa souveraineté.

Les générations des premières années de l’indépendance, notamment les jeunes, se rappellent toujours de cet enthousiasme débordant qui marquait les campagnes de reboisement. La Poste algérienne, qui était elle aussi au rendez-vous, ne ratera pas l’occasion pour célébrer ces actions de bénévolat dynamique à travers l’émission, le 29/11/1964, d’un joli timbre de 0,25 DA. Une vignette qui porte aussi un message symbolique dans le dessin de cet homme mis en avant-plan, plantant un arbuste, qui sera entretenu par d’autres personnes, avant de devenir un grand arbre légué comme un héritage aux futures générations. La symbolique de l’arbre sera bien présente dans l’histoire de la philatélie algérienne.

L’émission la plus célèbre demeure celle dessinée par Bachir Yelles, sortie le 25/11/1976, et consacrée au fameux projet du «barrage vert présaharien», lancé au début des années 1970. Plus tard, l’arbre sera célébré comme un véritable patrimoine naturel grâce à l’instauration de sa Journée mondiale décrétée pour le 21 mars de chaque année. Cette reconnaissance du rôle important de l’arbre dans la préservation de la biodiversité et l’équilibre écologique se manifestera à travers plusieurs émissions, dont la première paraîtra le 19/3/1981, avec l’illustration de deux arbres populaires en Algérie, le cèdre et le cyprès. Le premier est plus présent dans l’Atlas tellien, mais aussi dans les massifs de Belezma, des Aurès et du Hodna.

Le second est plus connu à travers l’espèce méditerranéenne, appelée aussi «l’arbre du deuil», très présente un peu partout, surtout dans les cimetières. Alors qu’une autre espèce, le cyprès du Tassili, qu’on ne trouve qu’en Algérie, est sérieusement menacée. Les philatélistes découvriront la richesse de ce patrimoine au fil des parutions. Ainsi, une seconde émission, sortie le 17/3/1983, sera dédiée au sapin de Numidie, qui pousse dans les monts Babors, et à l’acacia raddiana, un arbre des zones arides d’Algérie.

Malheureusement, cette belle série sera interrompue durant 21 ans, avant d’être reprise dans une nouvelle production révélée le 21/3/2004, signée Ali Kerbouche, qui a choisi deux arbres «mythiques» pour une grande partie des Algériens, et très connus depuis l’Antiquité : l’olivier et le palmier dattier. Le premier est une source vitale de revenus pour des milliers de familles dans plusieurs régions du nord du pays. Avec tout ce qu’il peut produire, notamment l’huile d’olive, aux innombrables vertus, il est presque sacré.

Symbole de paix, de richesse, de fécondité et d’attachement à la terre pour de nombreux peuples, l’olivier est au centre de traditions séculaires en Algérie. En dépit de la modernité et des nouvelles technologies, les cérémonies de cueillette et de trituration, qui se font encore à l’ancienne dans de nombreuses régions montagneuses de la Grande et de la Petite Kabylie, gardent toujours leurs rituels. Des traditions jalousement préservées pour être transmises aux jeunes générations. Ce sont des images qu’on retrouve sur deux timbres réalisés par Kamreddine Krim et parus le 25/11/2009.

Quant au palmier dattier, dont il est inutile de citer l’importance capitale, il est à l’origine même de la vie dans les régions du Sud algérien, depuis le fruit consommé et transformé en produits dérivés jusqu’aux éléments de l’arbre récupérés pour la fabrication de divers ustensiles et objets utilisés dans le quotidien. Ces produits seront le sujet d’une émission sortie le 6/10/2010 et signée Kamreddine Krim, mettant en valeur les variétés de Deglet nour, Akerbouch, Degla beïda et Ghars.

A partir de 2006, l’arbre aura une journée nationale en Algérie, célébrée le 25 octobre de chaque année. Une seule émission sur ce sujet verra le jour. Elle sera l’œuvre d’Ali Kerbouche, qui représentera le pistachier et le grenadier. D’autres arbres rejoindront cette «thématique verte» dans l’émission du 26/1/2011, consacrée à l’Année internationale des forêts, illustrant le chêne-liège, le savonnier, le caroubier et l’arganier. Jusque-là, les arbres ne manquent plus pour faire des timbres, mais l’esprit des dessinateurs est plutôt attiré par d’autres chats, qui ne sont pas toujours intéressants à voir.




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