Durant 50 ans, La Casbah d’Alger a régné en maîtresse des lieux dans le catalogue philatélique algérien. Elle a été le thème de nombreuses émissions au point que l’on avait cru qu’il n’y avait qu’une seule Casbah en Algérie.
Le site a fait sa première apparition sur un timbre de la série de la Poste algérienne, émis le 12/6/1971, illustrant une belle vue dessinée par Ismaïl Samsom. La Casbah sera également la principale vedette de la série «Vues d’Algérie avant 1830», parue entre 1982 et 1984, où apparaissent la mosquée Djamaâ Djedid, la mosquée Sidi Abderrahmane Thaâlibi, le Faubourg de Bab Azzoun et la voûte de l’Amirauté.
On retrouve également ce lieu historique à travers ses vestiges et ses monuments, à l’image du Palais du Dey d’Alger, illustré sur un timbre du 20/12/1975, la mosquée Ketchaoua, sujet d’une figurine réalisée par Bachir Yelles et émise le 31/5/1980, mais aussi les fameuses fontaines de l’Amirauté, de Bologhine et de Sidi M’hamed Chérif, qui ont fait l’objet d’une belle série dessinée par le grand Mohamed Temmam, parue le 22/3/1984.
La même thématique sera reprise le 8/2/2008 par Ali Kerbouche dans un beau feuillet, où une magnifique vue de La Casbah surplombe quatre timbres des fontaines de la Grande rue (Aïn Charaâ), Bir Djebah, Sidi Abdellah et Bir Chebana.
La philatélie algérienne compte aussi un carnet de six timbres représentant des ruelles de La Casbah, œuvre de Sid-Ahmed Bentounes, parue le 30/5/1985.
Apparue au fond d’une figurine émise le 25/9/1980 à l’occasion de la Conférence mondiale du tourisme à Manille, La Casbah est surtout connue par ses belles demeures et maisons, qui ont été superbement représentées par Ali Kerbouche dans deux séries. Une première, sortie le 15/5/1986, a été consacrée à Dar Aziza, Dar El Hamra et Dar Mustapha Pacha. Une seconde paraîtra dix ans plus tard, le 18/12/1996, réservée à Dar Hassan Pacha, Dar Khedaouedj et le Palais des Raïs.
Classée en 1992 par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, La Casbah a été le sujet d’une émission de Sid-Ahmed Bentounes, émise le 22/4/1998, et qui explore le site de l’Amirauté, les terrasses et les ruelles de cette cité vénérée par ses vrais habitants. La cité figure pour une dernière fois sur un timbre célébrant l’événement Alger, capitale de la culture arabe 2007, œuvre de Sid-Ahmed Bentounes.
Mais en fait, après toute cette longue histoire, qu’en est-il des autres Casbah d’Algérie?
Il faudra attendre une première émission de timbres parue le 26/6/2012 d’après un dessin de Ali Kerbouche, pour découvrir ces sites longtemps oubliés.
On saura à cette occasion que la Casbah de Dellys, «Rusuccurus» du temps des Carthaginois, et «Adyma», à l’ère romaine, ville millénaire et témoin du passage de plusieurs civilisations, est, selon les historiens, la plus ancienne d’Algérie puisqu’elle fut fondée en 1068.
Ce lieu classé patrimoine historique continue de subir des dégradations. Le séisme du 21 mai 2003, qui avait frappé la région de Boumerdès, ne l’avait pas épargné. Ce n’est qu’en 2007 qu’il sera classé zone protégée, avant l’entame des travaux de restauration.
L’autre Casbah révélée dans cette émission est celle de Béjaïa dans le timbre illustrant la célèbre Porte de Sarrassine.
La Casbah de Béjaïa est une citadelle historique construite par les Almohades vers 1154, avant d’être remaniée par les Espagnols après la prise de la ville en 1510. Elle comporte un fort, une mosquée où enseigna Ibn Khaldoun, la Grande mosquée et un bâtiment.
La Casbah de Constantine, qui a fait son apparition dans cette série, est déjà présente dans d’autres émissions philatéliques.
Faisant partie du patrimoine sauvegardé de la vieille médina, elle n’est plus cette forteresse turque construite sur des vestiges romains. Les travaux d’urbanisation, initiés par Salah Bey (1771-1792), participeront à leur tour à l’investissement de l’espace urbain hors des murs de la caserne.
Le site, qui connaîtra des transformations durant l’époque coloniale, abrite également la fameuse prison construite entre 1854 et 1866, où sont passés des centaines de moudjahidine, dont 57 d’entre eux ont été guillotinés entre le 7 août 1956 et le 30 avril 1958.
Les Casbah d’Algérie, qui se meurent, sont des livres d’histoire non exploités. On citera encore les Casbah d’Oran, de Annaba, de Ténès, mais aussi celles de Honaïne et de Nedroma dans la wilaya de Tlemcen, et d’autres sites encore oubliés.
Arslan Selmane
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Posté Le : 01/06/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Arslan Selmane
Source : elwatan.com du jeudi 1er juin 2017