Phénomène récurrent

Le doute s'est confirmé. Le taux de participation au vote des élections législatives a été caractérisé par une abstention jamais égalée. Phénomène devenu récurrent, il va autoriser des contradicteurs politiques à se frotter les mains et réaffirmer qu'ils avaient bien insisté sans être écoutés sur la nécessité d'un changement. A priori et à priori seulement, les chiffres encore provisoires et non officiels pourraient leur donner raison. Mais ce premier constat n'est qu'une préliminaire indication sur des résultats en façade qui n'autorisent pas une finale conclusion. Le problème de fond réside sur la nature et le contenu du changement pour une société aujourd'hui malmenée par des crises multiformes qu'elle essaie de difficilement surmonter.Réclamer le changement en se limitant à changer les hommes guidés et animés par une adhésion politicienne au virtuel de la transhumance des gouvernances est la meilleure manière de pérenniser les problèmes. L'immense embarras affronté n'est du reste pas du seul apanage de la société algérienne. Tous les peuples du monde ont compris en ce début du siècle que la culture politique usitée actuelle a fait son temps et qu'il est impératif de trouver une autre idoine consistance à l'existence pour que les changements revendiqués aient un sens positif.
Les malaises sociaux se sont propagés partout y compris dans les sociétés avancées et il est maintenant prouvé que les élections avec leurs habillages habituels, faute de mieux, ne sont plus que des parades à portée de main pour que les institutions restent debout. Mais la majorité de ceux qui ne votent plus se sont rendu compte qu'ils avaient pris une fausse route à ne s'en tenir qu'à vilipender les élus et qu'il est surtout question de la nature de la représentation politique quelle qu'elle soit.
Même s'il en a la forme, il est une erreur que de trop croire que l'absentéisme est une action militante condensée. Il est fatigue et lassitude face à l'incapacité de l'action politique du moment à trouver l'opérante et efficace solution à leur désarroi.