Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a décidé d'interdire, à travers un arrêté, l'importation de médicaments qui sont fabriqués localement. Publié dans le Journal officiel N°62 du 25 novembre 2015, cet arrêté indique dans son article 1 que «ce présent arrêté a pour objet d'interdire l'importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine fabriqués en Algérie». Dans son article 3, le même arrêté précise que le ministère de la Santé «prend toutes les mesures nécessaires en vue de la satisfaction des besoins du marché national, en produits pharmaceutiques figurant sur la liste des produits interdits à l'importation». L'article 4 du même arrêté ministériel signale que «sont abrogées les dispositions de l'arrêté du 5 joumada ethani 1432 correspondant au 8 mai 2011 relatif à l'interdiction d'importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine fabriqués en Algérie». La liste des produits pharmaceutiques et médicaments dorénavant interdits d'importation compte 357 produits alors que la liste des dispositifs médicaux interdits à l'importation compte 11 produits. Sur les 357 produits pharmaceutiques dorénavant interdits à l'importation, il y a une liste importante de produits pour les asthmatiques et pour la désensibilisation, comme le Ketotifen, les acides (ascorbique, folique, salicylique...), sous forme de solutions ou autre, les antihistaminiques, les antibiotiques comme l'amoxicilline, les pommades dermiques comme la bétaméthazone, le calcium en comprimés ou autre forme, le diclofenac et le dazepam, bref, une liste de médicaments les plus usités en petite médecine. La liste des médicaments interdits d'importation comprenait, il y a deux ans, 101 médicaments produits en Algérie à partir de 2010. L'Algérie compterait une centaine d'unités de fabrication de médicaments et produits pharmaceutiques, entre laboratoires privés et publics, outre les groupes étrangers, dont le français Sanofi-Aventis, ou l'américain Pfizer. Saidal, quant à elle, compterait une dizaine d'unités de fabrication de génériques, dont les antibiotiques et les antihistaminiques.Pour autant, est-ce à dire que tous ces médicaments sont fabriqués en totalité en Algérie, en qualité et quantité 'Le ministère de la Santé veut en fait revoir complètement la nomenclature des médicaments importés, quitte à interdire des produits très sensibles et, surtout, qui ne sont pas remboursés par la CNAS, mais vitaux pour certaines maladies dites orphelines. Réduites de 24,5%, les importations algériennes de médicaments se sont établies à fin août 2015 à 1,22 milliard de dollars contre 1,66 md de dollars à fin août 2014. Les volumes importés ont, quant à eux, reculé de près de 13% par rapport aux 8 premiers mois de 2014, passant de 20.000 tonnes à 17.454 tonnes, selon les douanes. La baisse des dépenses constatée de janvier à août a concerné l'ensemble de la composante des produits pharmaceutiques, tandis que la baisse des quantités importées a concerné uniquement les médicaments à usage humain, alors que celles des produits destinés à la médecine vétérinaire et des produits parapharmaceutiques ont affiché des hausses, selon les mêmes sources. Dans la réalité, les choses sont cependant tout autres, et très nombreux sont les médicaments qui manquent sur le marché algérien, en particulier pour certaines pathologies, en oncologie, et tant d'autres maladies, qui obligent les patients à des arbitrages financiers inouïs.Bref, beaucoup de praticiens et de professionnels du secteur du médicament pensent aujourd'hui que c'est le système «D» qui prévaut, celui du « cabas », qui fonctionne toujours en Algérie, où des réseaux de pharmaciens se sont constitués pour acheter de Tunisie et du Maroc les produits introuvables sur le marché national. Le ministère de la Santé est aujourd'hui incapable de trouver des solutions durables, mais des demi-solutions.
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Posté Le : 17/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com