«Peut-on récupérer nos avoirs à l'étranger '»

Le président du FNA, Moussa Touati, est intervenu lors de la conférence du bureau de wilaya de Boumerdès pour appeler ses militants à plus de vigilance pour les prochains mois, surtout en cette période de crise où l'Algérie n'est pas à l'abri des mauvaises surprises.
Il a exhorté l'assistance nombreuse dans la petite salle de la maison de jeunes Sennani-Saïd, à faire du mois de Ramadhan «le mois du djihad contre les injustices, contre l'exclusion et pour un Etat d'égalité des Algériens». Il ne manquera pas de faire le lien avec les dangers «d'un printemps arabe», capable «d'émietter l'unité nationale», selon lui. Analysons les bouleversements au sein du monde arabe.'Il interprétera les faits comme une autre exclusion du pouvoir au profit de minorités qui détournent les révolutions. Il lancera en direction du pouvoir que «l'Algérie n'est pas à l'abri». Et d'évoquer la crise financière et économique qui frappe l'Occident avec ses incidences sur le marché pétrolier et les avoirs algériens aux USA. A ce sujet, il rappellera que le FNA avait critiqué le dépôt de ces avoirs à l'étranger, il y a quatre ans. Et s'interrogera sur la possibilité aujourd'hui pour l'Algérie de récupérer ces avoirs. Dans la foulée, il écorchera également le dossier du coût de l'autoroute Est/Ouest, comparativement à ce qui se fait au Maroc. Selon le premier responsable du Front national algérien, le problème en Algérie est «la légitimité des gouvernants sur les gouvernés». Il dénoncera les milieux opaques qui font main basse sur l'économie algérienne. Il les interpellera sur la nécessité du «départ» et remettra aussi en cause le bien-fondé de la politique de l'emploi en se demandant si le million de nouveaux emplois de cette année relève du secteur productif ou du précaire avec les différentes formules (pré-emploi, Ansej', etc.). Son discours a été ponctué par un appel au changement. A commencer par Boumerdès, dont «les terres ont été happées par le bétonnage». Pour l'orateur, «celui qui ne respecte pas la terre, ne respecte pas l'homme». Il conclura son intervention en récusant aux responsables le droit de s'arroger la décision quant aux types de réformes. Il considérera que «les véritables réformes, c'est d'aller vers le peuple». Enfin, il appellera l'assistance à se mobiliser dans les prochains mois où les élections de 2012 se décideront, mais aussi à rester à l'écoute de la rue pour éviter des dérapages. Pour rappel, Moussa Touati intervenait après l'achèvement des renouvellements de bureaux de wilaya à l'échelle nationale. M. Bournissa, président du bureau nouvellement élu (4 juillet dernier) a, de son côté, annoncé que la prochaine étape structurelle verra les renouvellements de bureaux au niveau des communes. Il insistera sur le slogan : «Les portes toujours ouvertes», allusion aux contestations qui minent le parti ces derniers temps. En effet, des élus exclus ou écartés de la course ont brillé par leur absence à cette conférence. Ils avaient, il y a quelques semaines, tenté d'organiser une conférence bis à Boudouaou.