Algérie

Peut-on mourir d'attente '



Les experts, étrange caste spécialiste en futur mais qui n'est jamais d'accord sur l'avenir, ont donné leurs prévisions. Pour les uns, tout va s'arranger, la Nouvelle Algérie possède la volonté politique même si elle n'a pas les moyens de l'Ancienne, et c'est le plus important.Pour les autres, la catastrophe économique va bientôt arriver, fonte des réserves de change, baisse des recettes en hydrocarbures et de la fiscalité ordinaire, difficulté à fabriquer de la croissance autrement que par des investissements massifs de l'Etat. Car, évidemment, au centre de tout modèle économique, il y a l'argent. On peut en gagner, en générer, en voler, en emprunter, en acheter ou directement en imprimer, mais en dehors de l'idée de mettre tout le monde en prison pour baisser le taux de chômage, puisqu'un prisonnier n'est pas considéré comme un sans-emploi, ça devait arriver, une femme est morte avant-hier devant un bureau de poste de Khemis Miliana à cause de la crise de liquidités, épuisée par l'attente.
Pourquoi ' Au départ, c'était un complot, selon le Premier ministre, évidemment «visant à déstabiliser le pays», puis le problème est devenu un dysfonctionnement provisoire dû à un robinet défaillant, et enfin avant-hier, le DG de la Poste, premier concerné, a expliqué que c'était la faute au virus, «la crise sanitaire ayant eu un impact négatif sur les dépôts en espèces au niveau de la Banque d'Algérie», taclant au passage cette même institution qui «tarde à envoyer les fonds nécessaires pour approvisionner les bureaux de poste».
L'explication est pourtant plus simple, il n'y a tout simplement pas assez d'argent dans le coffre-fort de la Banque centrale. En attendant les réformes, on peut donc mourir, mais la suite est logique, pas d'argent, les gens vont sortir dans la rue exiger des subventions ou du travail, voire la tête du Président. Qui va en parler ' Oui, il y a trois jours, les autorités ont relâché les journalistes arrêtés lors de manifestations. Non, c'était en Biélorussie.


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