Algérie

Peu nombreux mais très bruyants



Peu nombreux mais très bruyants
Aéroport international du Caire, vendredi après-midi. Deux vols d'Air Algérie en provenance d'Alger sont prévus. Dans le hall, quelques supporters des Fennecs, reconnaissables à leurs drapeaux, attendent fébrilement leurs camarades. Le Caire (Egypte). De notre envoyé spécial Mounir et ses compagnons, avec lesquels nous engageons la conversation, veulent tout savoir de l'agression dont les joueurs ont été victimes. L'inquiétude se lit aisément sur leurs visages. Nous tentons de les rassurer avec les maigres informations dont nous disposons. Ils nous ont affirmé que, la veille, des supporters algériens avaient également été agressés, notamment un compatriote arrivé du Canada avec son fils. Malgré quelques petits incidents insignifiants et isolés, la cohabitation entre supporters algériens et population se passe assez bien. Mustapha, lui, nous raconte que c'est plutôt la communauté algérienne en Egypte qui a été admirable. Des familles établies au Caire sont venues dans leur hôtel leur apporter de la nourriture, des boissons et aussi des fleurs. Il ajoute que tout de suite après l'agression dont l'équipe nationale a fait l'objet, des policiers égyptiens sont venus à leur hôtel, leur disant qu'ils étaient là pour assurer leur sécurité. Nos amis d'un jour affirment que, certes, ils ne sont pas nombreux, mais ils jurent qu'aujourd'hui, au stade du Caire, on les entendra. « Nous ne sommes pas nombreux mais, nous les Algériens, nous savons supporter notre équipe », affirme Mohamed, un Algérois pure souche. Ne risquent-ils pas d'être noyés dans la marée égyptienne qui s'apprête à déferler sur le stade du Caire ' « Naklouhoum, kho ! », affirme Mounir. « Chaque supporter algérien vaut une centaine de supporters égyptiens », dit-il. Au bout de quelque temps d'heure d'attente, lorsque les deux avions d'Air Algérie atterrissent, nous entendons les supporters algériens bien avant de les voir. Leurs chants bien connus résonnent dans le hall de l'aéroport dont ils font vibrer les vitres. Les dernières formalités de douane accomplies, c'est enfin une marée verte chantant haut et fort l'hymne national qui envahit le hall, sous le regard circonspect des voyageurs égyptiens.L'un d'eux lance, dépité : « El matar koulou Gazaïriyine ! » Encadrés par des dizaines de policiers, les supporters algériens gagnent directement les bus affrétés par les agences de voyages qui organisent leur séjour au Caire. Jusqu'à leurs hôtels, ils seront escortés par les forces de l'ordre égyptiennes pour éviter tout incident. Juste après avoir quitté le hall principal de l'aéroport, nous décidons de faire un tour à l'hôtel qui abrite l'équipe nationale, à cinq minutes de marche de là. Sur place, un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé. Des centaines de policiers en tenue et en civil occupent la chaussée. Des palissades ont été dressées. Les entrées à l'hôtel sont filtrées par une dizaine d'agents et des confrères algériens patientent dans l'espoir d'avoir un contact ou une information. Retour au Caire. Les rues, comme d'habitude, sont calmes. Quelques rares voitures arborent un drapeau égyptien flottant au vent. Quelques gamins, ici et là, tentent de vendre l'emblème égyptien aux automobilistes, cinq livres l'unité. Visiblement, ils ne soucient pas vraiment de gagner le match ; ils cherchent juste à gagner quelques sous.


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