Algérie

Peu d'engouement pour la consultation



Première consultation populaire sous l'ère Tebboune, le référendum sur le projet de révision de la Constitution s'est déroulé, hier dimanche, dans une conjoncture particulière. Les Algériens ont été appelés à s'exprimer sur un projet placé au rang du chantier prioritaire en l'absence de son promoteur, mais également dans une situation sanitaire faite de recrudescence de cas de contamination au Covid-19. «Un choix lucide» mais «difficile», affirmait Mohamed Charfi en fin de journée.Hormis quelques escarmouches signalées à Béjaïa ou à Bouira où les opérations de vote ont dû être interrompues dès la matinée, le scrutin s'est déroulé sans tensions dans la majorité des wilayas. Le président de l'Anie a considéré que cela n'avait pas eu d'impact sur le déroulement du scrutin. Il s'est surtout caractérisé par le très peu d'enthousiasme des électeurs. Peu d'engouement dans les grandes villes, à l'instar de la capitale qui, traditionnellement, vote peu. Quasiment pas de vote en Kabylie. Tradition oblige, les villes de l'intérieur et celles du Sud arrivent en tête des wilayas ayant enregistré le plus grand taux de participation. Ce dernier se hissait laborieusement aux alentours de 14 heures à 13,03%. À dix-neuf heures, les bureaux de vote ont fermé leurs portes. Pas de prolongation pour ce scrutin. La loi ne l'autorise plus.
L'Autorité nationale indépendante des élections faisait alors état, en fin de journée, d'un taux national de participation de l'ordre de 18,44% selon un comptage effectué à 17 heures. Ce taux n'est que de 4% en ce qui concerne la communauté établie à l'étranger. C'est dire que le raz-de-marée souhaité pour donner de la légitimité à la démarche du pouvoir n'a pas eu lieu. Le taux de participation constituait l'unique enjeu de cette consultation populaire, dont l'issue ne laissait aucun doute.
Le projet a, en effet, été porté par les partis politiques, habituellement acquis aux thèses du pouvoir, mais également par un gouvernement qui a jeté tout son poids dans la campagne électorale, laissant très peu de place au discours contradictoire. Les adeptes du non ont eu les plus grosses difficultés à se faire entendre. Très peu d'autorisations leur avaient été délivrées pour tenir meeting et défendre leurs arguments. Leurs voix n'avaient pas pu se faire entendre, tout comme celles de ceux qui avaient appelé au report de la consultation populaire.
Aujourd'hui, c'est vers le président de l'Anie que les regards seront tournés. Mohamed Charfi annoncera la sentence des urnes, fermant ainsi le premier chapitre des réformes promises par le président de la République et ouvrant un second, celui de la révision de plusieurs lois organiques. Un chantier que les partis politiques attendent également pour pouvoir juger des intentions réelles du pouvoir. Ce dernier respecte un agenda dont la première phase constituait à faire adopter une nouvelle Constitution.
N. I.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)