Algérie

Peu d'actions concrètes suivent les déclarations des ministres



Peu d'actions concrètes suivent les déclarations des ministres
Les membres du gouvernement multiplient les annonces sur les projets à venir, les sorties sur site, les injonctions, donnant l'impression d'une fébrile activité. En réalité, peu d'actions concrètes suivent les paroles. Les problèmes des Algériens ne sont pas résolus et la crise politique s'enlise. Le Premier ministre s'occupe davantage à suppléer aux absences du chef de l'Etat qu'à assumer les charges de sa fonction.Mardi 2 septembre, Abdelmalek Sellal n'a pas participé à la traditionnelle cérémonie d'ouverture de la session parlementaire d'automne. Il était en déplacement à Nairobi, pour représenter le président de la République au Sommet africain de lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre remplace le chef de l'Etat, qui réduit ses apparitions publiques, dans des rencontres internationales ou nationales. Il a également suppléé à ses absences à la 20e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à Addis-Abeba, à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement en Provence à Toulon, lors du premier Sommet Afrique ? Etats-Unis au cours duquel le couple Sellal a été reçu à la Maison-Blanche par les Obama... C'est Sellal qui a rendu visite aux diplomates libérés après 28 mois de captivité par des groupes terroristes au Mali... En somme, à l'exception de sporadiques audiences de courtoisie accordées aux hôtes de l'Algérie, quasiment toutes les charges protocolaires ou décisionnelles du président de la République sont assurées par le Premier ministre, qui avait, dans la logique d'une démarche qui trouve son sens aujourd'hui, animé la campagne électorale pour le 4e mandat. Dès lors, les prérogatives des deux fonctions se confondent jusqu'à absorber un homme qui ne devait, au regard des lois et de la hiérarchie institutionnelle, que conduire le gouvernement et appliquer son plan d'action. Cet amalgame, induit par une vraisemblable incapacité du président Bouteflika à diriger effectivement le pays, impacte sur les activités du gouvernement. Les ministres sont certes présents sur la scène publique. Ils multiplient les sorties sur le terrain, font des déclarations à la presse, forcent même sur les annonces. Ils sont prolifiques en paroles, beaucoup moins en actions concrètes. La circulaire portant mise à la retraite des dirigeants des entreprises publiques ou de hauts responsables dans la Fonction publique, âgés de plus de 60 ans, est restée lettre morte, une année après sa diffusion. Les centres anticancéreux, promis pour 2014, ne sont toujours pas construits. Les rendez-vous pour des radiothérapies sont donnés dans des délais très éloignés, au risque que la maladie s'aggrave entre-temps, jusqu'à entraîner la mort. Les blessés médullaires ne trouvent pas de place dans les structures de rééducation fonctionnelle et les services hospitaliers, dont les urgences ne sont pas aux standards d'une prise en charge efficiente des patients. Abdelmalek Boudiaf, ministre de tutelle, voile la réalité en annonçant, il y a deux jours, la construction de dix hôpitaux privés. Les réformes, sur lesquelles s'est engagée la nouvelle ministre de l'Education nationale, tardent à voir le jour, à telle enseigne que la rentrée scolaire se fera, le 7 septembre prochain, sous une énième menace de grève et l'agacement des parents en raison de la surcharge des classes et des programmes. La relance industrielle est au point mort. Le secteur n'a consommé que 18% des 320 milliards de dinars injectés dans un plan de redynamisation. C'est le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, qui l'a affirmé, mardi sur les ondes de la Chaîne III puis répété à l'APN.Il a imputé cette situation à un défaut d'organisation. "L'entreprise doit être au c?ur du dispositif. Il n'y aura plus d'intermédiaire entre elle et l'Etat." Encore un challenge intéressant qui restera probablement au stade de la profession de foi. Il est loisible de citer des exemples édifiants, département par département. Il suffira de relever que le gouvernement se fixe des objectifs et les rend publics tambour battant, sans avoir réellement les moyens, aux sens propre et figuré, de les atteindre.Il a adopté, depuis l'accident cérébral vasculaire dont a été victime le chef de l'Etat en avril 2013, la politique de dire sans nécessairement faire.S. H.NomAdresse email




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