Algérie

Pétromonarchies Connection



Lorsque Saddam Hussein a cru lire dans le silence de l'ambassadrice américaine, à Baghdad, un feu vert pour son projet de s'emparer du petit émirat du sud de l'Irak, il n'avait pas flairé le piège dans lequel il allait être précipité. C'est ainsi que par terre, ciel, mer, cent mille soldats irakiens envahissent le Koweït. Il est deux heures du matin et les habitants sont réveillés par le fracas des armes. C'est l'apocalypse. L'émir avait pris les devants en fuyant dans le Sud saoudien. C'était début août 1991. Les envahisseurs s'en donnent à c?ur joie, pillant et prenant tout ce qu'il était possible de prendre. Koweit-City est mise à sac. Sept jours plus tard, le Raïs déchantera après avoir été chassé de ce pays par une coalition occidentale sous le commandement des Etats-Unis. C'était il y a trente ans.Pour la petite histoire, Saddam voulait faire croire que l'émirat n'est rien d'autre que le prolongement territorial de l'Irak, niant, de ce fait, l'histoire ancestrale de ce petit émirat de quelques milliers de km2, fondé au XVIIIe siècle, en tant qu'Etat moderne. Il faut savoir que l'Algérie ne voulait absolument pas cautionner l'aventurisme de Saddam, bien au contraire, elle lui suggéra de sortir du guêpier et rendre le Koweït à ses enfants légitimes. En vain. Avec ladite « marche verte », lancée par Hassan II contre le Sahara Occidental, le monde arabe allait connaître un cas de casus belli. Cependant, aucune monarchie du Golfe ne trouva à redire. Les autorités koweïtiennes auraient fait savoir qu'elles ne cautionnaient pas la spoliation des terres sahraouies. Aujourd'hui, leur mésaventure avec le Raïs irakien aurait pu leur dicter une autre attitude dans l'affaire du Sahara Occidental. Mais, lundi dernier, leur représentant à l'ONU s'est fendu d'explications fumeuses pour justifier, toute honte bue, l'alignement flagrant de son pays sur celle des monarchies du Golfe en faveur du Maroc, c'est-à-dire contre le peuple sahraoui en lutte.
Plus grave, celles-ci s'opposent à l'inscription du problème de l'occupation du Sahara Occidental sur le registre des territoires à décoloniser (Quatrième commission de l'ONU). Elles auraient même usé de menaces à l'endroit de l'Algérie ! Un coup d'épée dans l'eau ' Néanmoins, il est facile d'imaginer la terrible pression exercée par les pétromonarchies sur l'organisation onusienne, au moment où son secrétaire général vient de dépêcher un émissaire spécial chargé d'explorer les voies et moyens de résoudre un problème, déjà vieux de plus de quarante-cinq ans. Pour l'heure, seules l'Algérie, la Libye et la Mauritanie, dans le camp arabe, reconnaissent aux Sahraouis la légitimité de leur combat pour l'indépendance.
Jusqu'à quand l'Autorité palestinienne va-t-elle garder le silence alors que son peuple subit la même injustice ' La Syrie, qui connaît les affres de l'agression et de l'occupation, ne souffle mot. La Tunisie, à aucun moment, ne s'est, un tant soit peu, préoccupée de cet autre peuple maghrébin. Qui ne dit rien consent '
Brahim Taouchichet


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