Algérie

Pétrole : l'Opep et ses alliés résistent



Le contrat à terme de juin sur le Brent a reculé vendredi de 2,96% à 72,15 dollars à la clôture du Nymex. La veille, le Brent avait franchi brièvement en début de séance le seuil des 75 dollars pour la première fois depuis près de 6 mois. Cette chute des prix est intervenue après que le président américain Donald Trump a exhorté l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à les faire baisser davantage. "Les prix de l'essence sont en train de baisser. J'ai appelé l'Opep et leur ai dit : vous devez les faire baisser", a affirmé le locataire de la Maison-Blanche devant des journalistes. Les cours du brut ont chuté peu après ces propos. Ce n'est pas la première fois que Trump lance ce type d'appel, mais les pressions semblent s'être accentuées depuis que les Etats-Unis ont décidé, lundi, de mettre fin aux dérogations qui permettaient encore à huit pays d'acheter du pétrole iranien. D'ailleurs, les investisseurs s'étaient inquiétés d'un possible déficit de l'offre quand Washington avait subitement annoncé la fin des exemptions accordées à certains importateurs de brut iranien à partir de début mai. "Cela va limiter l'offre mondiale dès la semaine prochaine", a souligné Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, qui faisait remarquer qu'il "reste à voir comment l'Arabie saoudite et ses alliés vont réagir, pour éviter que la hausse des prix ne soit sans limite". En décidant de lever les exceptions au régime de sanctions frappant les consommateurs de pétrole iranien, Trump favorise une hausse des prix puisque le marché mondial perdra entre 1 et 2 millions de barils par jour. Pour le président américain qui ne veut pas de hausse des prix, "l'Arabie saoudite et d'autres" pays étaient d'accord pour augmenter leur production de pétrole. "Parlé à l'Arabie saoudite et à d'autres au sujet des augmentations de flux de pétrole. Tous sont d'accord", avait-il tweeté. Alors que le président américain a affirmé que d'autres pays compenseront la production iranienne avec l'Arabie saoudite en première ligne, Riyad a annoncé mercredi que sa production n'allait pas être augmentée dans l'immédiat. "Les Saoudiens vont augmenter la cadence pour répondre à la demande, mais seulement quand la perturbation sera très visible", ont estimé les analystes de Energy Aspects. De son côté, la Russie, avec une position plus tranchée, ne compte pas compenser la baisse de production de pétrole à cause des sanctions américaines sur l'Iran. En marge d'un sommet à Pékin, Vladimir Poutine a affirmé, hier, que "nous avons un accord avec l'Opep prévoyant de maintenir la production à un certain niveau. Et cet accord reste en vigueur jusqu'en juillet". "Aucun de nos partenaires, y compris l'Arabie saoudite, ne renonce à nos accords dans le cadre de l'Opep", a assuré le président russe. Avec un Donald Trump, qui s'oppose à toute réduction des volumes afin de favoriser des prix bas pour les consommateurs américains et qui le fait savoir à intervalles réguliers, et une Opep pour qui le souci majeur est le strict respect de l'accord conclu, le marché reste très nerveux et réagit au moindre soupçon d'une nouvelle perturbation de l'offre.Saïd Smati


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