Algérie

Pétrole et transparence



La bonne tenue des prix du pétrole en ce début d'année constitue un motif de satisfaction pour les finances du pays. Après une année moyenne qui avait vu un recul de près de 45% des recettes des exportations de 2009 par rapport à 2008, la fin de la crise économique et le retour certes timide de la croissance permettent d'entrevoir de bonnes perspectives.Si l'année 2008 a été exceptionnelle avec des recettes qui avoisinaient les 80 milliards de dollars et un excédent commercial d'environ 40 milliards de dollars, l'année 2009 a été moyenne avec près de 43 milliards de dollars et un excédent commercial de 4,5 milliards de dollars. Le prix moyen du baril de pétrole, qui était de 100 dollars en 2008, a baissé à 62 dollars en 2009.En ce début d'année 2010, une nette hausse a été constatée sur les marchés pétroliers avec un baril vendu en moyenne à 76 dollars, soit une augmentation de 22,5%. Si cette tendance haussière se confirmait, le prix pour cette année sera supérieur à celui de l'année 2007 et les recettes des exportations d'hydrocarbures pour 2010 seront supérieures à 50 milliards de dollars. La reprise des prix du pétrole et le lancement d'un nouveau plan de développement de 150 milliards de dollars devraient amener les pouvoirs publics à réfléchir sérieusement aux modalités de contrôle des dépenses publiques après les grands scandales qui ont éclaté récemment. Il y aura beaucoup d'argent sur la table et cela aiguise les appétits. Car si le débat s'est focalisé sur les modalités d'octroi des marchés, l'activité des outils de contrôle a été négligée alors que dans certains cas, ces instruments de contrôle ont été défaillants.L'exemple qui peut servir à l'avenir est celui de l'autoroute Est-Ouest. En effet, comment se fait-il que les pouvoirs publics aient accepté des intermédiaires dans un projet attribué dans une opération qui a donné lieu à un affichage public des résultats des offres ' Pour le cas de Sonatrach, à quoi ont servi les structures de l'audit qui existent au sein de toutes les activités et au niveau central avec une direction générale ' Surtout que Sonatrach avait signé en 2005 un contrat pour se faire assister par un cabinet de renommée mondiale dans l'audit et le contrôle interne, Deloitte et Touche pour ne pas le nommer. A l'époque, Sonatrach avait expliqué que « la concrétisation de ce contrat s'inscrit dans le cadre de la mise en 'uvre d'un processus adopté pour l'amélioration des activités et des modes de fonctionnement, notamment à travers un ensemble d'actions qui consolident le contrôle interne et permettent à l'entreprise de disposer des outils et indicateurs-clés nécessaires au suivi de la performance et du pilotage de ses projets ».La loi sur le règlement budgétaire est l'autre moyen de contrôle que le gouvernement promet depuis des années sans passer à l'acte. Sans la dynamique des moyens de contrôle, les scandales ne sont pas près de disparaître et le camouflage ne dure qu'un temps.


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