Algérie

Pétrole et gaz : Les enjeux énergétiques au menu



L?énergie a été l?un des thèmes débattus par la rencontre du 3 novembre dernier organisée à Alger autour du thème « Les enjeux de l?union méditerranéenne ». Si les problèmes politiques ont fini par focaliser l?attention, la présence de spécialistes des questions énergétiques a quand même eu le mérite d?aborder certaines questions cruciales pour cette région. La présence du professeur Jean-Marie Chevallier membre du cercle des économistes et expert dans les questions énergétiques, de Mustapha Faid directeur général de l?Office méditerranéen de l?énergie, de Jean Pierre Hansen directeur général de Suez, de Fethi Arabi directeur stratégie et prospective à Sonatrach a permis d?esquisser un débat qui par manque de temps n?a pas pu être poursuivi. Dans un exposé introductif, l?ancien gouverneur de la banque centrale d?Algérie, Abderahmane Hadj Nacer, se posait la question de savoir si le projet d?union méditerranéenne n?est pas une manière déguisée de mettre la main sur les ressources naturelles des pays du sud quand on évoque la sécurité énergétique. Dans son exposé, Jean Marie Chevallier a restitué les véritables enjeux de la question énergétique en Méditerranée, en évoquant la nécessité d?un avenir énergétique et environnemental soutenable. En abordant les questions de l?heure, le débat a pu être recentré sur la nécessité de "constituer un avenir énergétique durable". Sans se focaliser uniquement sur les ventes de gaz. Si les pays du nord se soucient de leur approvisionnement en énergie pour les prochaines décennies, la sécurité de l?approvisionnement va se poser pour tout le monde, y compris pour les pays producteurs dans la mesure où les ressources actuelles en énergie ne sont pas renouvelables. Il s?agit alors pour les pays producteurs de se préparer à l?apres-hydrocarbures. Jean Marie Chevallier a appelé à la nécessité de " chercher des idées pour constituer un avenir énergétique durable " en citant l?expérience de la séquestration du carbone pour les problèmes d?environnement et le solaire en tant qu?énergie renouvelable. Les effets du changement climatique seraient aussi un défi important pour les pays de la région. Citant les travaux des conseillers du gouvernement britannique sur le coût du changement climatique, il a conclu que c?est la plus grosse faillite et que le Maghreb comme l?Europe sont concernés par ce qu?il a appelé " un défi euroméditerranéen extraordinaire ". Le débat qui a eu lieu a renvoyé inévitablement à la proposition du président Sarkozy faite à l?Algérie : « Nucléaire civil en échange du gaz. » On ne pouvait pas en effet ne pas faire le lien entre la proposition de l?union méditerranéenne faite par le président Sarkozy aux pays de la région et celle du " nucléaire civil en échange du gaz ". Surtout que dans le discours du président Sarkozy, l?énergie est citée en premier lieu dans le projet de l?union. Très pragmatique, Jena Marie Chevalier s?est juste contenté de relever la compétition dure qui existe entre les intervenants dans ce domaine. Areva pour la France, GE pour les Etats-Unis, les Russes... Le directeur général de l?Office méditerranéen de l?énergie, M. Mustapha Faïd, qui a été un responsable à Sonatrach, a fait part du débat qui a eu lieu déjà dans les années 1980 en Algérie et qui abouti au fait que dans la mesure où le nucléaire ne pourrait être maîtrisé que vers l?année 2020 en Algérie, il fallait développer les centrales électriques à gaz pour garantir l?approvisionnement jusqu?en 2040-2050 environ, d?où l?objectif de porter les exportations à 60 milliards de mètres cubes et d?opérer des synergies par rapport à la demande nationale en matière de volume et d?infrastructures. C?est ainsi que la satisfaction de la demande nationale avant tout est une obligation selon la loi, a indiqué Fethi Arabi de Sonatrach. La question de la législation, des contrats à long terme, de l?incohérence parfois dans l?estimation des volumes à importer du côté européen ont été évoqués dans les débats. Mais le manque de temps n?a pas permis d?approfondir des questions aussi importantes que celle de la nature du partenariat en matière énergétique ou celle du solaire ou du nucléaire. Le plus important est de savoir comment faire face aux problèmes de l?environnement et comment garantir la sécurité énergétique à long terme, y compris pour les pays producteurs d?hydrocarbures.


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