Le pouvoir vient de dévoiler, au plus haut niveau, ses intentions pour la presse algérienne : une révision concomitante et en profondeur du code de l'information que rien, en tout cas pas l'intérêt de la presse, de la liberté d'expression, des femmes et des hommes de la profession en général, ne justifie.
Plus que jamais, l'histoire nous interpelle. Le défi imposé par le pouvoir est de taille, et son issue sera cruciale pour l'avenir de la corporation.
La responsabilité, qui nous incombe à tous, nous impose mobilisation, solidarité, lucidité et vigilance.
Soucieux au plus haut point de défendre les acquis irréversibles de l'Algérie pluraliste et démocratique de l'après-5 octobre 1988, nous, journalistes algériens :
- considérons que la loi 90/07 du 3 avril 1990 est l'acte fondateur de la liberté de la presse en Algérie, nous mettons en garde contre toute velléité d'une révision substantielle de cette loi, par ailleurs garante des normes universellement admises pour une presse libre, organisée et dotée d'instances de régulation et d'un encadrement juridique et législatif digne des démocraties les plus achevées ;
- exigeons, au contraire des pouvoirs publics, qu'ils respectent et qu'ils fassent respecter, comme c'est leur devoir, cette loi dont les violations régulières et volontaires sont la cause principale de la situation d'anarchie, de décadence et de précarité de la presse algérienne de ce début du XXIe siècle ;
- exigeons la réhabilitation du Conseil supérieur à l'information, seule instance habilitée à délivrer la carte nationale de presse et sans lequel l'élection d'un conseil de déontologie ne serait que coquetterie ;
- nous nous opposons fermement à toute ingérence du pouvoir politique, sous quelque forme que ce soit, dans tout ce qui a trait à l'éthique et à la déontologie, apanage exclusif des seuls membres de la corporation ;
- pressons le gouvernement de prendre, sans délais, tous les décrets nécessaires à la mise en application du statut du journaliste de mai 2008Â ;
- exigeons le déblocage de la loi sur la publicité, prise en otage au niveau du Sénat depuis 2000Â ;
- réclamons l'ouverture réelle et sans artifices du champ audiovisuel et l'installation du Conseil supérieur à l'audiovisuel ;
- exigeons la dépénalisation effective, inconditionnelle et définitive des délits de presse ;
- exigeons la levée immédiate de la censure qui handicape nos confrères des médias publics et la cessation de toute forme de pression et de chantage qui instaure de fait l'autocensure dans les rédactions nationales.
Liste des premiers signataires :
-Kamel Amarni   SG du Syndicat national des journalistes
-Chabane Aït Laceb   Journaliste
-Zakaria Chabane   ENTV
-Houari Bouhassoune   Le Quotidien d'Oran
-Nacer Belhadjoudja   Le Soir d'Algérie
-Badreddine Manaâ   Le Soir d'Algérie
-Fouad Boughanem   Directeur du quotidien Le Soir d'Algérie
-Iddir Benyounes   La Dépêche de Kabylie
-Karima Bouabbache   Al Fajr
-Cherifa Abed   Al Fajr
-Abdelkrim Mouhou    Le Jeune Indépendant
-Rabah Rafaï Â Â Â El Wakt El Djazaïr
-Mohamed Mouloudj   La Dépêche de Kabylie
-Ferhat Zafane   La Dépêche de Kabylie
-Hocine Adryen   Journaliste
-Tarik Hafid   Le Soir d'Algérie
-Lyes Hellas   Le Soir d'Algérie
Â
NBÂ : envoyez vos signatures à Â :
«mailto:snjalgerie@yahoo.fr»
Ou appelez le 0554 839133
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Posté Le : 23/04/2011
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com