Algérie

Petites et moyennes entreprises



Des garanties à la recherche d?un crédit Plusieurs outils économiques ont été « testés » depuis l?ouverture de l?économie nationale aux firmes et aux partenariats étrangers. Moult organismes ont vu le jour pour créer, soutenir ou accompagner les entreprises naissantes ou déjà sur les rails, comme l?Ansej, l?Angem ou l?Andi, en étroite collaboration avec les banques dont l?apport, même s?il est encore sous le coup des réflexes hérités de la période de l?économie dirigée, participent cahin-caha à une période qui se voulait transitoire mais qui dure depuis 1992. Constantine : De notre bureau Les petites et moyennes entreprises (PME), potentiellement fortes créatrices de richesses et d?emploi, ne cessent de patauger dans des problèmes fiscaux et d?efficacité, étant parfois déstructurées dès le départ à cause du non-investissement dans l?humain. Ces mêmes entreprises de plus ne font aucunement confiance au système financier algérien qui ne s?est pas encore débarrassé des vieux démons de l?économie dirigée et reste échaudé quand il s?agit de s?investir craignant un remake de l?affaire Khalifa pour ne citer que celle-ci. « Nous offrons un supplément de garantie aux entreprises, essentiellement les PME, pour investir davantage. Nous sommes là pour accompagner un maximum de sociétés dès la contraction d?un emprunt auprès d?une banque primaire jusqu?à l?aboutissement du projet. Nous sommes encore là pour la naissance d?une entreprise nouvelle, pour la restructuration d?autres et enfin pour le renouvellement des moyens de production ». C?est avec ces mots clairs et précis que M. Houaoui Abdenour, directeur général du FGAR, teint à faire connaître son organisme qui existe pourtant depuis? 2002 ! Le FGAR est un fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises dont le mot d?ordre est de « faciliter l?obtention du financement bancaire ». Ce qui se fait avec plus ou moins de bonheur, car le plus grand problème du FGAR est de se faire connaître et de se faire adopter par les investisseurs. On comprend mieux l?appréhension des décideurs au niveau du FGAR en jetant un oeil sur le tableau 1. En effet le nombre de dossiers garantis par le fonds n?est que de 182 à travers tout le territoire national, dont 78 pour le Centre, 61 pour l?Est, 36 pour l?Ouest, et seulement 7 en ce qui concerne le Sud. La wilaya d?Alger qui détient la part du lion n?a bénéficié que de 45 garanties aux crédits. Constantine, pour sa part, et bien qu?elle ait amorcé depuis quelques années « un décollage économique », n?a exploité les garanties du FGAR que pour 7 PME. Des chiffres bien en deçà des ambitions de M. Houaoui et de son staff. « On est là pour faciliter au maximum l?accès aux crédits. Nous n?avons jamais été un obstacle, au contraire. Si jamais il y a un rejet de dossier chez nous, et ça arrive rarement, il existe une voie de recours. De plus, nous essayons d?inciter les banques à utiliser les garanties financières et non matérielles », ajoutera notre interlocuteur. Malgré cela, le FGAR n?est pas sollicité comme le voudraient les règles les plus élémentaires de l?économie. « Nous allons toujours vers des secteurs éligibles. Des secteurs productifs où il y a un process industriel qui transforme les intrants en extrants. C?est vrai que nous conditionnons nos garanties, car on ne va pas accompagner une entreprise dont les clignotants sont au rouge depuis longtemps, mais nos conditions ne sont pas contraignantes et nous donnons le choix entre un CMT (crédit à moyen terme) ou un leasing », dira encore le D.G du FGAR. Ce qu?il faut savoir aussi, c?est que le FGAR travaille en étroite collaboration avec le programme Meda (programme mis au point au niveau de l?Union européenne pour la mise à niveau des PME de quelques pays du tiers monde, dont l?Algérie, pour les accompagner à l?entrée à l?OMC) qui a réservé un montant de 20 millions d?euros aux entreprises sélectionnées. Sur le tableau 2, nous pouvons remarquer que sur les 182 garanties du FGAR, 42 sont au profit de l?industrie agroalimentaire, essentiellement des limonaderies et des biscuiteries, ce qui est loin du v?u, qui reste pieux pour le moment, d?avoir une industrie de transformation au premier rang de l?économie algérienne. Le secteur de la pêche par exemple, qui se débat dans des problèmes inextricables de financement, n?a qu?un seul dossier approuvé au niveau du FGAR, de même que l?industrie mécanique. « Le temps est fondamental et il faut l?intégrer aux différents mécanismes financiers », insistera M. Houaoui. Le cas du groupe CPA de Constantine est très révélateur puisque l?accès aux crédits a été bloqué pendant plusieurs semaines l?année écoulée à cause de problèmes internes à la banque, alors qu?El Baraka et Société Générale fraîchement installées offraient à leurs nouveaux clients des produits inédits, et faciles à concrétiser, surtout des crédits à moyen terme ciblant les ménages. En ce qui concerne le FGAR, il faut admettre que ses offres sont intéressantes et viennent à temps pour suppléer la frilosité des banques primaires. Mais le fonds de garantie devrait faire des efforts pour ouvrir des agences à travers tout le territoire. Car sa centralisation à Alger ne facilite pas les contacts avec les investisseurs des autres régions du pays. C?est ce qui fait sans doute que le FGAR reste encore plus ou moins « inconnu » dans les circuits financiers.


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