Algérie

Petite histoire, grand espoir


Petite histoire, grand espoir
A Boumerdès, il n'y a pas que le football qui fait l'actualité sportive. Ici, on parle de divers sujets relatifs au sport : boxe, handball, natation, mais aussi la voile. Depuis son introduction à la wilaya, la voile ne cesse d'émerveiller des personnes de tout âge.En 2016, l'Algérie a réussi à qualifier, pour la première fois de son histoire, des véliplanchistes aux Jeux-olympiques de Rio de Janeiro. Depuis, le rêve des voiliers prend de la grandeur et ils commencent à réaliser que le haut niveau mondial n'est jamais impossible.Dans la wilaya de Boumerdès, un bel exemple s'illustre. On y a bien compris que le succès ne vient pas par hasard et qu'il faut déployer de grands efforts et afficher une continuelle asiduité pour mériter le titre : «Voilier mondial».11 ans d'existenceAu début de l'année 2006, deux jeunes cadres ont mené la lourde tâche d'introduire le sport de la voile à Boumerdès. Djilali Hacène et Karim Boukerrouche avaient répondu favorablement à la proposition de la directrice de la jeunesse et des sports d'alors, Mme Messaouda Khellili, de lancer la discipline.M. Djilali Hacène se souvient toujours de ces moments: «A l'époque, la DJS nous a contactés, moi même et Karim (Boukerrouch) pour nous dire qu'elle envisageait d'apporter quelque chose de nouveau dans le monde sportif dans la wilaya.Mme Khellili a vu donc la nécessité de voir des voiliers dans les plages de Boumerdès parce qu'elle considérait anormal le fait qu'une région renfermant 100 km de profil littoral ne propose pas ce sport aux jeunes».Et voilà comment tout a commencé ! C'était le début d'une nouvelle ère mais aussi l'occasion de donner naissance à une génération passionnée de pratiquer la voile et en a hâte de manier les cordages d'un bateau. Une année après, en 2007, et après avoir créé la Ligue de voile de Boumerdès, il a bien fallu passer à autre chose, plus concrète sur le terrain.Les nouveaux acteurs de la voile, notamment les deux hommes sus mentionnés, ont réussi à créer l'école de Ligue de la voile. Pour un départ, c'était exactement ce qu'il fallait. «Ce fut un choix imposé par plusieurs facteurs. Nous avons opté pour la création d'une école de Ligue parce que c'était moins compliqué que de fonder un club dont les démarches de création prennent plus de temps et les procédures administratives sont plus tracassantes», a expliqué Djilali Hacène.Il faut dire que la voile à Boumerdès doit vraiment son origine à l'école de Ligue et son personnel qui, d'ores et déjà, a commencé à proposer des exercices de navigation au Figuier et voilà le vrai premier pas franchi.11 ans de résistanceLa plage du Figuier, distante de 5 km à l'est de Boumerdès, avait tout pour satisfaire les planchistes. En effet, on a décidé d'aller à cet endroit pour des raisons relatives principalement aux dispositifs et aux infrastructures disponibles en plus, bien entendu, de la beauté naturelle du site. «Nous étions dans un état un peu critique parce qu'il faut savoir que la voile exige beaucoup de moyens notamment les structures d'accueil adéquates près de la mer.Au Figuier se trouvait le Centre de l'Agence nationale des loisirs de jeunesse (Analj), dont les portes nous ont été grandes ouvertes. Ce Centre nous permettait d'y déposer nos affaires, notre matériel, et les différents équipements qu'on utilise», précise encore Djilali Hacène. Durant deux ans, l'activité s'était limitée sur des événements amicaux comme les exhibitions et les démonstrations. A partir de 2009, ça a commencé à se vulgariser davantage.Durant cette année, le premier club proprement dit vient de voir le jour à Boumerdès grâce justement à l'initiative du club Nadi Riadhi de Boudouaou El-Bahri (NRBEB) qui décida de lancer sa section voile. Et ce n'était que le début.Sur la même longueur d'onde, d'autres clubs sont partis sur les traces du NREBEB et ont lancé, eux-aussi, leur équipes de voile respectives. Aujourd'hui, il y a au moins six clubs compétitifs à savoir la JS Zemmouri (JSZ, 2015), la JS Baladiat Zemmouri (JSBZ, 2015), la JS Djinet (JSD 2016), la JS Issers (JSI, 2016) et l'Association pour le développement du sport féminin de Dellys (EDSFSD).11 ans de référenceLes chiffres et les statistiques réalisés aujourd'hui par la voile ne peuvent qu'être géniaux pour une discipline fraîchement débarquée et encore à l'état embryonnaire. Avec déjà six clubs en activité, Boumerdès dispose aussi de plusieurs atouts qui font d'elle une vraie référence dans le pays en matière de voile.A titre d'exemple, à 30 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, la base nautique de Cap Djinet représente, en partie, un résultat de ce grand succès. Réceptionnée il y a à peine trois ans, la base nautique est devenue, en un temps record, «La Mecque des amoureux de la voile». «On a été impatients de mettre en ?uvre ce joyau architectural à Boumerdès, affirme encore Djilali Hacène.Nous savions bien que cette base était tout ce qu'il fallait à cette magnifique wilaya pour réussir sa voile. J'en étais plus que certain. Cette base, dont le projet a commencé en 2010 a été soumise à plusieurs contraintes qui ont retardé sa finalisation. Mais j'avais raison puis qu'aujourd'hui ce lieu abrite des compétitions de haut niveau et les clubs y viennent de partout pour s'entraîner».La base nautique de Cap Djinet est l'une des rares bases dans le pays, réservée principalement aux activités maritimes et de navigation. L'Algérie, de par ses milliers de kilomètres de littoral n'en compte qu'un petit nombre de bases nautiques qui se comptent sur les doigts d'une seule main.La fondation de cette ?uvre nautique à Boumerdès a ouvert une nouvelle page dans le parcours du sport de la voile et, d'ailleurs, la plupart des clubs furent créés à partir de 2014. Elle a aussi permis de regrouper les clubs pour des entraînements sous la houlette de la Ligue et la DJS. Les chiffres indiquent que pas moins de 50 athlètes s'y présentent régulièrement chaque week-end.Voir loin et rêver grandEn dépit des contraintes financières (petite subvention) et l'insuffisance du matériel, si onéreux et indisponible, les clubs tiennent bon et travaillent selon leurs capacités dans l'optique de bénéficier de plus d'aides et d'encadrement par les responsables du sport dans le pays de la même façon que les autres clubs à l'instar d'Alger.«A Boumerdès, la voile a besoin plus que jamais d'attention de la part de tous les acteurs. Il faut aider les clubs et former les compétences afin de développer cette discipline. Il est vrai qu'on vient de sortir de l'ombre et la voile, ici, c'est comme un nouveau né par rapport aux autres activités sportives, mais c'est à partir de là qu'il faut foncer afin d'encourager sa pratique et mieux organiser les sections et les clubs.On espère voir chaque club former lui-même ses athlètes avec son propre matériel. Notre but, c'est la pratique de la voile, uniquement la pratique. On ne cherche pas l'excellence. Pas encore dans l'immédiat. Je pense qu'on n'a pas le droit de parler de cela à l'état actuel», a conclu M. Hacène.Il semble que les obstacles n'ont pas pu freiner la volonté des voiliers qui s'illustrent de jour en jour. Des noms commencent déjà à émerger sur la scène comme Oussama Laoufi du NR Boudouaou El Bahri qui est régulièrement convoqué aux compétitions de sélection à l'équipe nationale dans les séries Optimiste et Laser.Le bon classement du NRBEB fait aussi l'honneur de la voile à Boumerdès. Ce club, ne cessant de grimper les marches, réussit à se frayer une place parmi les 15 meilleurs clubs d'Algérie.Cependant la grande exception demeure le cas de l'équipe de Cap Djinet qui participe aux compétitions nationales officielles avec un groupe 100% féminin, une première dans l'histoire de la voile algérienne.Toutes ces données font de Boumerdès un vrai centre d'attraction pour les amateurs de la voile. Après seulement 11 ans de parcours, plusieurs spécialistes prédisent un avenir florissant pour ce sport ici, à Boumerdès, futur réservoir de voiliers.
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