Les Oranais renouent avec les nuits blanches. A quelques jours de la fête
du Mawlid Ennabaoui, coïncidant avec le 14 février, les Oranais, et comme
chaque année, recommencent à assister, à leur corps défendant, aux «batailles»
rangées dans les quartiers et autres cités-dortoirs. Ce sont, en fait, des
batailles de lancers de pétards de toutes sortes et tous gabarits. Des nuits
blanches et assourdissantes. Cela dure parfois jusqu'à une heure tardive de la
nuit. De manière générale, les «hostilités» commencent une dizaine de jours
avant la célébration du Mawlid Ennabaoui et finissent environ un mois après.
Les jeunes «soldats» sont approvisionnés par les marchands du marché informel,
et à profusion.
Il n'y a pas un marché, une rue
ou une ruelle à Oran où on ne trouve pas un étal, aussi modeste soit-il, de
pétards, géré parfois par des enfants n'excédant guère l'âge de la première
année du primaire, c'est-à-dire six ans. Un commerce fort lucratif, surtout
pour les fournisseurs. Chaque pétard a, bien entendu, un nom et un prix. Cela
varie de 50 à 10.000 dinars. Et tous les produits, ou presque, proviennent de
Chine. Ces prix proposés oscillent entre 50 DA pour la simple boîte de pétards
et 10.000 DA pour le coffret de feux d'artifice, c'est-à-dire le million de
centimes. D'autres produits dépassent la coquette somme de 2.000 DA, tel «El
Bouk», un genre de gros pétard qui tournoie par terre lorsque la mèche est
allumée, et d'autres sont cédés à 4.500 DA, comme le «Zeng». Les noms des
pétards sont aussi fous que eurs prix. Il y a le «merguez», le «hnnach»
(couleuvre) et le ô combien célèbre «double canon» et autre «chitana».
Il faut dire également que les
prix de certains pétards sont inaccessibles pour le commun des citoyens. Ce
pack de pétards de gros calibre est proposé par un vendeur à 5.000 dinars…! Les
prix des autres gros pétards à l'exemple de «dynamite» ont atteint les 3.000,
voire 4.000 dinars. La «Chitana» est proposée à 500 dinars, alors que sa
«cousine» surnommée «El Waâra» est à 800 dinars. Le tube cracheur de feux
d'artifice colorés coûte aussi 800 dinars. Les revendeurs proposent une large
gamme de produits (Titanic, Mergaza, Zerbout, Lahneche…) dont les prix
oscillent entre 300 et 1.000 dinars. A noter que sept tonnes de pétards avaient
été saisies par les services concernés le mois assé.
De «belles nuits» en perspective pour les… paisibles Oranais.
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Posté Le : 07/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mazari
Source : www.lequotidien-oran.com