Pétards : attention danger !

C'est un constat. Les marchés, commerces et plusieurs points de vente à travers Bordj Bou-Arréridj sont fortement envahis, depuis quelques jours, par les pétards, petits systèmes explosifs et autres petits artifices. Et ce à l'occasion de la fête du Mouloud qui sera célébrée le 12 rabie al-aoual 1433 correspondant au dimanche 5 février 2012.
En l'absence de contrôles, force est de constater que l'utilisation de ces explosifs, conçus pour produire du bruit, pourrait se révéler très dangereuse. Du coup, cette fête religieuse, perçue depuis des siècles comme celle de l'enfance et de l'innocence, pourrait virer au drame. En effet, les pétards se font de plus en plus entendre. Partout à Bordj Bou Arréridj, les jeunes ont commencé, d'ores et déjà, à célébrer El-Mouloud. Les détonations des pétards ont résonnent depuis le début de la semaine. Il est à rappeler que plusieurs cas de brûlures et de graves accidents ont été causés par des explosions de pétards ces dernières années. La fête vire, quelques fois, en détresse. Des enfants perdent la vue en manipulant dangereusement des pétards, d'autres sont brûlés au premier degré sans parler du dérangement sonore perpétuel que ces explosions produisent. Il y a quelques années, les autorités, suite à l'abus d'utilisation des pétards, publiaient un communiqué pour mettre fin à des pratiques dangereuses et pour protéger la société des nuisances et autres dangers. Ils ont même interdit l'importation de ce type de produits. Mais à chaque fête, les étals sont chargés de toutes sortes de pétards. Les vendeurs ne craignent pas d'être interpellés ni par la population, ni par les parents, ni par les autorités. Alors que tout le monde sait que les autorités ont pris des dispositions réglementaires interdisant la vente et l'usage de ces explosifs sur toute l'étendue du territoire national. Comment expliquer alors qu'en dépit de cette décision, le marché est inondé, cette année encore, par les pétards aux risques et périls des petits enfants. D'où viennent-ils ' Comment arrivent-ils à passer les frontières ' Et comment se fait-il qu'ils sont vendus librement au vu et au su de tout le monde ' Ces produits, selon certaines sources, proviennent de la contrebande et de la Chine ! Il faut le dire, le pétard, comme tout autre produit pyrotechnique, n'est pas un jouet comme les autres. Selon les spécialistes, certains modèles sont assez puissants pour blesser ou mutiler, si l'on ne respecte pas le mode d'emploi du fabricant. Toujours est-il qu'à Bordj Bou Arréridj, l'usage non conforme est hélas une pratique courante. Les éclats des explosifs font souvent des blessés. Le combat des anti-pétards s'annonce cependant difficile. Les directions de commerce et de l'éducation lancent une campagne de sensibilisation contre les risques liés aux pétards. Mais les spécialistes réclament plus de contrôle sur ces produis dangereux et appellent au retour aux anciennes traditions. Auparavant, les familles offraient à leur progéniture des jouets, des pistolets à eau, des poupées, des jeux vidéo, des jeux électroniques, éducatifs et autres. «La nuit, ce sont des bougies et des repas copieux qu'on se partageait», dira Fadila Mohamadi, une femme au foyer. «Nous avons pris l'habitude de saisir cette occasion pour nous réunir et nous amuser entre femmes», ajoute-t-elle, avec le sourire. «Les garçons, ils choisissent de déambuler dans les ruelles pour jouer au gendarme et au voleur. Les filles, quant à elles, se regroupent devant la porte de la maison pour jouer à la poupée», explique-t-elle. A Bordj Bou Arréridj comme partout en Algérie, les parents faisaient en sorte de rendre leurs enfants heureux. Lors de cette fête, on ne doit pas voir un enfant pleurer, parce que c'est mauvais signe. Pour cela, je fais le maximum pour que mes enfants soient heureux, alors je leur évite les pétards pour éviter tout risque», a tenu à préciser notre interlocutrice.