Algérie

Pessimisme ambiant


Jamais depuis 2001, la coalition internationale engagée dans la guerre en Afghanistan n'a été destinataire de propos certainement durs, mais aussi directs et extrêmement pessimistes. Plus qu'un constat, c'est un verdict qui n'est pas celui d'un chef de guerre, mais celui d'un homme avisé, lui aussi engagé dans ce conflit, et qui sait de quoi il parle. A entendre le chef de l'Etat pakistanais, autant dire certainement principal allié de la coalition dans la région, il n'y a plus rien à faire, cette guerre est perdue. « La communauté internationale, à laquelle appartient le Pakistan, est en train de perdre la guerre contre les talibans. » Quant aux raisons, ce n'est pas ce qui manque, mais toutes sont liées à la conduite de la guerre, et là, beaucoup a été dit sur le pouvoir en place. Ce qui n'est pour le moment qu'un point de vue que seule la situation sur le terrain déterminera avec précision, n'est-il pas déjà partagé depuis au moins l'été 2009, avec l'intention déclarée du président afghan Hamid Karzai de nouer des contacts avec les talibans afin de parvenir à un règlement du conflit ' Négocier. Un tel projet n'a jamais été découragé, même si visiblement il n'a pas été concluant. Et pour cause, même si le président pakistanais estime que les rebelles afghans « n'ont aucune chance de reprendre le pouvoir » en Afghanistan, même si « leur emprise progresse », eux semblent persuadés du contraire, avec une présence sur le terrain de plus en plus forte, même si l'annonce du retrait des troupes américaines dès juillet 2011 aurait pu provoquer un effet contraire.Juillet a été le mois le plus meurtrier pour les troupes américaines en Afghanistan depuis le début du conflit avec 66 morts, mais aussi dévastateur que les précédents pour l'ensemble de l'Afghanistan. C'est la guerre, dira-t-on, mais encore, il faut savoir en sortir, en tout cas y mettre fin de manière ordonnée et en conformité avec l'objectif de départ. En d'autres termes, la gagner, sinon ne pas la perdre. Et là, les propos de l'allié de la coalition deviennent plus nuancés. L'on constate même que de nombreux analystes, y compris américains, les partagent. Sans aller jusqu'à paraphraser ceux que l'on désigne communément comme les théoriciens de la guerre, un conflit d'une telle intensité est la continuation de la politique par d'autres moyens. C'est une décision d'une extrême gravité qui n'est pas prise à la légère. Normalement et dans ce cas-là, elle est pensée jusque dans ses moindres risques et considérations et, par voie de conséquence, accompagnée de moyens qui ne sont plus strictement militaires. Plusieurs fois, les hommes politiques avaient été interpellés par ceux qui sont sur le terrain qui, eux, avaient fini par tenir des propos sentencieux. Juillet 2011, c'est tellement près que certains n'y croient pas. Pour eux, il faut tout revoir. Cela paraît aussi être le point de vue du chef de l'Etat pakistanais.
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